Cette analyse de 2 926 accords télétravail et de 110 primo accords de télétravail vise à mesurer la façon dont les entreprises ont appliqué et se sont appropriées, ou non, l’ANI de 2020 pour une mise en œuvre réussie du télétravail. Elle permet d'établir quelques grands enseignements : les auteures font état d'un délai d'appropriation nécessaire pour que les entreprises s’emparent des dispositifs développés dans l’ANI : au bout de 6 mois, elles observent une augmentation des signatures d'accords faisant explicitement référence au texte. Un an après l'ANI de novembre 2020, ce nombre s'élève à 21% des accords.
20% des accords se référant à l'ANI et ont essentiellement été signés dans les secteurs du commerce, d’autres activités du tertiaire (enseignement, activités scientifiques et techniques) et dans l'industrie manufacturière. L’ANI de 2020 est un outil que les entreprises de toutes tailles, méconnaissent encore trop souvent.
Les recommandations de l'ANI concernant des mesures d'anticipation pour la continuité de l’activité, sont peu suivies et explicitées dans les accords d’entreprises. L'ANI met l’accent sur l’accompagnement des collaborateurs et des managers et la préservation de la relation de travail avec le salarié ; mais les accords d'entreprise ne détaillent ni les mesures d'accompagnement sur les enjeux de prévention santé, ni les modes d’animation à distance du collectif de travail. Peu de moyens par exemple sont dédiés à l’adaptation des pratiques managériales : moins d’un primo-accord sur deux (45%) prévoit une formation au télétravail.
Les observations quantitatives et qualitatives font ressortir des recommandations pour donner à l’ANI 2020 son potentiel et pour actionner quelques leviers d’amélioration.