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Vignette document Télétravail, dialogue social et santé des salariés : une approche au niveau établissement

Cette étude analyse le lien entre certaines pratiques d'entreprises, le télétravail et le dialogue social et la santé de leurs salariés, mesurée à l’échelle de l’établissement, grâce à un indicateur d’accidents du travail et à un indice d’absentéisme. à partir du volet "représentants de la direction" de l'enquête REPONSE – Relations professionnelles et négociations d’entreprise – (menée par la Dares en 2017). Dans l’ensemble, les résultats confirment l'existence d'un lien entre ces pratiques d’entreprise et la santé.
L’existence de pratiques innovantes d’organisation du travail comme le télétravail est liée positivement à la santé des travailleurs captée au niveau de l’établissement. Le rôle du dialogue social est plus ambigu. La tenue de négociations au sein de l’établissement, tout comme la présence d’un délégué syndical ou d’un délégué du personnel sont positivement corrélées à l’absentéisme et à la survenue d’accidents du travail répétés. Les entreprises dans lesquelles les accidents sont fréquents ont plus tendance à mener des négociations afin de régler les problèmes auxquels elles font face. Toutefois, à l’inverse, lorsqu’un accord est signé, témoignant d’un consensus entre la direction et les représentants du personnel, les accidents du travail diminuent. Ce n’est donc pas le seul fait de négocier qui dégrade directement les indicateurs de santé. Si la négociation seule (sans accord) est reliée négativement à la santé, c’est parce qu’elle a lieu dans un contexte déjà dégradé. Par ailleurs, l'ambiance de travail et le climat social jouent sur les deux indicateurs de santé au niveau des établissements. Ainsi, le fait qu'un conflit ait eu lieu au cours des trois dernières années et plus encore le fait que le climat social soit considéré comme "tendu" augmente les problèmes liés à l’absentéisme et les accidents du travail répétés.
Ces résultats confirment l’existence d’un lien entre pratiques d’entreprises et santé, au-delà des politiques explicitement centrées sur la santé au travail. Si les conditions réelles de travail sont déterminantes, les modalités d’organisation du travail et la qualité du dialogue social représentent également des leviers potentiels d’une bonne santé au travail.
Dans une première partie, les auteurs définissent le cadre d’analyse des liens entre pratiques d’entreprises et santé au travail, à partir de la littérature existante sur les déterminants individuels et sur le rôle de l’entreprise en matière de santé au travail. La deuxième partie décrit la base de données et la méthodologie retenue pour les analyses empiriques, et la troisième présente puis discute les résultats.