Les avancées récentes de l'IA suscitent des débats et interrogations lourds de sens et de signification. Exagérément optimistes, ou à l’inverse souvent alarmistes, les estimations actuelles de l’impact de l'IA ne permettent pas d’apporter des réponses robustes à des interrogations légitimes. Les pistes explorées dans cette étude privilégient une approche réaliste et pragmatique, en explicitant les conditions (éthiques, institutionnelles et organisationnelles) favorables à une complémentarité "intelligente" et "responsable" entre l’humain et la machine. L'auteure identifie les limites inhérentes à cette technologie, sans sous-estimer ses potentialités. Partir de la réalité de l'IA est une étape essentielle pour comprendre "ce que peut faire l'IA à la place de l'humain" et "ce qu’elle ne peut pas faire à la place de l’humain", à tout le moins, pas avant plusieurs décennies.
Dans un second temps, l’étude analyse comment les travaux économiques ont cherché à mesurer les impacts de l’IA sur l’emploi, les salaires et les métiers et quels sont les principaux enseignements que l’on peut en tirer. Il s’agit notamment de proposer des pistes et de nouvelles approches, complémentaires à l’existant pour approfondir les effets de l’IA sur l’emploi et le travail. L’étude s’appuie sur des illustrations sectorielles pour analyser plus finement et de manière multidimensionnelle les transformations du travail.
Au regard de ces analyses, cette étude expose les principaux enjeux et défis que pose l'IA tout en esquissant des recommandations pour les décideurs publiques et privés (gouvernements, organisations internationales, syndicats et société civile).