Si la semaine de quatre jours revêt des réalités différentes et des modalités variées selon les intentions des entreprises, cette mesure a un point commun : celui de s’apparenter à un symptôme généralisé de l’individualisation de l’organisation du travail. Or plus l’organisation du travail est individualisée, plus le collectif de travail en pâtit et plus les conditions individuelles des salariés pèsent ou influencent leurs choix et les arbitrages managériaux sur leurs conditions de travail. Pour Sarah Proust, il est à craindre qu’émerge une spirale de comparaisons individuelles entre les salariés qui accentuerait le sentiment que le travail dans ces nouvelles formes est de moins en moins équitable. Ainsi mettre en place ces nouvelles organisations, selon elle, nécessite de trouver où se loge le commun au travail, comment le consolider, comment y faire contribuer chacun afin que chacun en bénéficie.