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Vignette document IA : notre ambition pour la France

Les experts de la commission IA, présidée par Philippe Aghion et Anne Bouverot, postulent sur un "effet positif sur l'emploi" dans les entreprises qui intègrent l'intelligence artificielle, insistant sur le fait que, globalement cette technologie "remplace des tâches, et non des emplois". Dans la quasi-totalité des emplois (19 sur 20, selon leurs projections), il existe des tâches que l'IA ne peut pas accomplir. Les auteurs précisent que le nombre d'emplois ayant un potentiel d'amélioration par l'IA (13,4%) est bien plus élevé que celui ayant un potentiel de remplacement par l'IA (5,1%). Le développement de l'intelligence artificielle créera des emplois. Ainsi, l'étude projette que dans dix ans, les offres de postes devraient représenter respectivement 1% (développement IA) et 0,5% (déploiement IA) de l'ensemble du marché de l'emploi. L'impact de l’IA sur la qualité de vie au travail peut être vu sous trois prismes : le contenu du travail, le risque de perdre son emploi, et les conditions de travail. Pour les auteurs, le déploiement de l’IA conduira à l’émergence de nouvelles formes d’organisation et de coordination, comme les révolutions technologiques précédentes. Ils font référence, dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail, aux perspectives en épidémiologie et en accidentologie qu'ouvre l’intelligence artificielle. A l'inverse, un mauvais usage des outils d’IA peut exacerber les risques professionnels et psychosociaux. Le développement du management algorithmique comporte le risque d’engendrer une perte d’autonomie au travail, une subordination déshumanisante à la machine, une surveillance excessive des travailleurs, un isolement des travailleurs et une perte du sens du collectif. Ils recommandent d'investir dans l’observation, les études et la recherche sur les impacts des systèmes d’IA sur la quantité et la qualité de l’emploi et de faire du dialogue social et professionnel un outil de co-construction des usages et de régulation des risques des systèmes d’IA.
Face au défi que représente cette nouvelle révolution technologique, le rapport aboutit à un plan d’action structuré en six axes stratégiques :
- Sensibilisation et formation : Un plan national pour sensibiliser et former la population à l’intelligence artificielle, intégrant des débats publicset une massification de la formation continue, intégration de l’IA comme objet et outil du dialogue social.
- Innovation financière : la création d’un fonds France & IA doté de 10 milliards d’euros pour soutenir l’émergence de l’écosystème d’IA et la transformation économique.
- Puissance de calcul : positionner la France comme un leader en puissance de calcul, avec un approvisionnement sécurisé et des incitations fiscales pour l’entraînement de modèles d’IA.
- Accès aux données : faciliter l’accès aux données personnelles et culturelles, tout en respectant les droits de propriété intellectuelle et en modernisant le cadre réglementaire.
- Exception IA dans la recherche : libérer les chercheurs des contraintes administratives et doubler les moyens de la recherche publique spécialisée en IA. C’est une démarche cohérente avec l’AI Act européen.
- Gouvernance mondiale de l’IA : promouvoir une gouvernance mondiale pour évaluer et encadrer l’IA, soutenir l’innovation au service du bien commun, et établir un mécanisme de solidarité internationale.