Développement durable, responsabilté sociale de l'entreprise, épargne salariale, des notions qui prennent corps peu à peu dans les politiques publiques et les grandes entreprises européennes. La revue Cadres CFDT leur consacre un numéro spécial qui se veut pragmatique. Une première partie propose d'analyser les différents concepts employés. M.Capron s'intéresse aux mots éthique, responsabilité sociale et développement durable, démontrant qu'ils cachent toujours une idéologie et des enjeux de pouvoir. J.-F. Dupont s'interroge sur la place que le système de formation français attribue à ces notions. F.Quairel présente une partie des conclusions issues du rapport pour le Commissariat au Plan auquel elle a participé intitulé "Gouvernement d'entreprise et gestion des relations avec les parties prenantes". Elle s'intéresse au dynamiques relationnelles entre la firme et les personnes impliquées ou influencées par la réalisation des objectifs de l'entreprise. Plus loin, M.Cozette expose des méthodes favorisant le dialogue entre ces acteurs. L'évaluation globale a pour objectif une gestion plus responsable de l'entreprise, certains outils ont déjà fait leur apparition. P.Roturier étudie les rapports réalisés par les pétroliers anglo-saxons concernant le développement durable. On rapporte ici la présentation d'un bilan sociétal élaboré par le Centre des jeunes Dirigeants et des Acteurs de l'Economie Sociale (CJDES). F.Morroni propose une grille d'évaluation destinée à mesurer les impacts économiques et environnementales de l'activité de l'entreprise. L'actionnariat salarié a fait son apparition et la gestion de l'épargne salariale devient une nouvelle attribution syndicale. G.L. Bourque et E.Loiselet rapportent des expériences d'engagement actionnarial au Québec et en Amérique du Nord. A.-F. Beauvois, P.Alanche et J.-P.Liard exposent différentes pratiques d'entreprises et leur vécu en tant que syndicalistes. L'épargne salariale est un levier d'action syndicale, comme le démontrent J.-P. Bouchet et P.Fontaine. La CFDT a ainsi choisi de créer un Comité Intersyndicale de l'Epargne Salarial comme l'explique N.Théry. La dernière partie est l'occasion d'une réflexion sur l'éthique, le management et la responsabilité sociale de l'entreprise. S.Breuzard expose la position du CJD ; J.-C.Ducatte, vice-président du groupe patronal Ethic, défend une responsabilité éthique de l'entreprise. M.Dessaigne y voit une nouvelle source de normes pour le droit social. Dans cette perspective, P.Robe et M.Rousselot insistent sur la place qui doit être attribuée à l'acteur syndical et sur la nécessité de définir un management européen responsable.