Les projets digitaux sont des opportunités de changement car ils obligent les acteurs à reconfigurer leurs interactions et leurs modes de gouvernance. Ainsi, le numérique constitue une ressource pour la conduite du changement, notamment parce qu'il impacte les processus métiers auquel il se confronte et instaure bien souvent une rupture dans les pratiques. Les méthodes agiles nous amènent à envisager une conduite au changement agile (le dispositif d'accompagnement qui utilise les technologies digitales pour faire interagir développeurs et utilisateurs) avec un modèle en trois phases (définir, expérimenter, ancrer) différent du modèle classique en cascade (conception, réalisation et déploiement). Les méthodes agiles proposent ainsi une organisation et une gouvernance des projets en équipe mêlée (scrum) pilotées par un chef de projet avec une sollicitation constante des utilisateurs. Or, les bénéficiaires des changements n'attendent plus une rhétorique du changement mais souhaitent, à l'inverse, être acteurs et vivre une expérience du changement pour mieux le comprendre et l'intégrer. En réponse aux impératifs d'agilité, de collaboratif et d'expérience, les auteurs proposent des méthodes et des outils pouvant répondre aux limites du modèle énoncé, selon la logique suivante :
-définir : il s'agit de créer une intelligibilité du changement pour l'ensemble des parties prenantes afin que ces dernières prennent conscience du rôle qu'elles auront à jouer ;
-expérimenter : mettre en place des ateliers participatifs et mesurer le changement destinées par le biais d'enquête pour quantifier l'efficacité des actions menées
-ancrer : s'assurer que le projet s'inscrit dans les stratégies de changement au moyen d'indicateurs