Former les seniors, un objectif à reformuler
10/2010
L'auteur s'interroge sur les effets de l'âge concernant l'accès à la formation et le type de formations suivies. La concentration des efforts sur la catégorie des travailleurs âgés n'est pas nécessairement la panacée. En effet, l'âge ne fait qu'accentuer un rapport à la formation essentiellement lié au niveau de qualification. L'amélioration de l'accès à la formation doit s'opérer d'autant plus tôt que les salariés sont peu qualifiés. La frontière des 50 ans, voire celle des 45, s'avère beaucoup trop tardive pour bon nombre d'entre eux.
L’accès à la formation des salariés répond au critère de la catégorie socioprofessionnelle bien avant celui de l’âge. Plus de la moitié des cadres âgés de 50 à 59 ans ont accédé à la formation au cours de l’année 2006 ; c’est le cas de 18% seulement des ouvriers aux mêmes âges. La différence joue dès le début de la vie active : parmi les moins de 30 ans, 35% des cadres ont suivi trois formations au moins, contre seulement 5% des ouvriers. Il en va de même des caractéristiques des formations suivies. Plus on vieillit et moins la formation a pour objectif un changement d’emploi : la proportion passe progressivement de 8% pour les moins de 30 ans à 2% pour les plus de 50 ans. Quel que soit l’âge, ce sont les salariés à la fois les plus qualifiés et les plus formés qui déclarent le plus de besoins non satisfaits (27% des cadres contre 16% des ouvriers). Pour exprimer des besoins de formation, encore faut-il être dans un environnement professionnel favorable et espérer des bénéfices de cette formation.
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