Le Ministère du Redressement productif a sélectionné depuis janvier 2013, quatorze filières industrielles stratégiques destinées à construire une nouvelle carte productive pour les années 2020. Or, même si elle connait un regain d'intérêt, la notion de filière reste encore assez floue et ne fait pas l'unanimité parmi les économistes. Initiée dans les années 1950 pour analyser l'industrialisation du secteur agroalimentaire, sa pertinence est peu à peu remise en cause par la globalisation de l'économie. Les années 1990-2000 sont marquées par l'essor de la sous-traitance, des partenariats et des alliances. La filière doit dès lors tenir compte de ces nouvelles coopérations afin de mieux appréhender la complexité des réseaux de production. Le concept même a ainsi fortement évolué au cours du temps en intégrant un nombre croissant de dimensions : mutations de l'environnement économique, évolution des stratégies industrielles et choix des pouvoirs publics. Cet ouvrage articulé autour de cinq chapitres, revient sur cette évolution et ouvre des perspectives. Est décrit, dans un premier temps, l'apport de ce concept pour appréhender la transformation des systèmes productifs et élaborer des outils d'aide à la décision, à la fois pour les entreprises et les pouvoirs publics. Le second chapitre présente les mesures récentes de soutien en faveur des filières et dresse un bilan des mesures et dispositifs créés suite aux Etats Généraux de l'Industrie. La troisième partie répertorie des bonnes pratiques de filières, notamment au sein des filières « transport ». Les auteurs présentent ensuite des approches complémentaires à une politique de filières et s'interrogent sur l'opportunité de les articuler avec cette dernière. Le dernier chapitre offre un éclairage sur l'approche allemande en termes de choix de politique industrielle.