De la disparition des entreprises à la mobilité des salariés
La disparition des entreprises est une cause importante de la mobilité des salariés, particulièrement dans les petites entreprises où elle explique un cas de mobilité sur quatre. La mobilité inter-entreprise des salariés tient à de nombreuses raisons (différences de salaires, perspectives de carrière, etc). Dans la mesure où les entreprises les plus petites sont aussi celles qui disparaissent le plus, l’ancienneté moyenne des salariés est plus faible dans les petites entreprises que dans les grandes. L’importance de ce facteur se vérifie en France : entre 1985 et 1999 un salarié sur quatre d’une entreprise de moins de 20 salariés concerné par la mobilité est contraint de bouger par suite de la disparition de l’entreprise. Ainsi, si l’on se limite aux entreprises pérennes sur la période, les salariés des entreprises de moins de 20 salariés restent plus longtemps dans leur entreprise que ceux des plus grandes. D’une façon générale, la mobilité "contrainte" par la disparition concerne davantage les salariés des petites entreprises que ceux des grandes et celles appartenant à un groupe que les entreprises indépendantes ; son importance tend à diminuer avec l’ancienneté des salariés dans l’entreprise. La catégorie socio-professionnelle la plus exposée est celle des ouvriers. En raison d’un turnover des entreprises plus élevé, la construction est le secteur le plus concerné. Enfin, l’ancienneté dans l’entreprise au moment de la mobilité s’avère toutes choses égales par ailleurs comme le principal facteur de la mobilité, contrainte ou non.
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