Les organisations du travail et la place subalterne où elles confinent les femmes favorisent les violences sexuelles à leur égard. Ce qui en fait une question de santé et sécurité au travail, dont les syndicats doivent s'emparer. Pour Sandrine Caroly, la violence se manifeste dans les rapports sociaux de sexe et la division sexuelle du travail. La ségrégation sexuelle des tâches peut favoriser des comportements de harcèlement sexuel. En outre, estime Nicolas Chaignot, les organisations en individualisant les relations de travail, en affaiblissant les solidarités et en réduisant la capacité des travailleurs à se défendre, constituent "un cadre propice au harcèlement en général". Les victimes de harcèlement se tournent peu vers leurs représentants syndicaux, car elles pensent vivre une difficulté personnelle et non un problème de travail. La position de l'AVFT, association européenne contre les violences faites au femmes au travail, est en faveur d'une sanction financière dissuasive pour les employeurs, pour les contraindre à respecter leur obligation légale de prévention du harcèlement.