
Une expertise CHSCT pour faire face aux suicides au travail ? Les usages limités d'une expertise pour risque grave dans l'industrie automobile
Cet article propose d’examiner la manière dont les militants syndicaux s’approprient les expertises « santé au travail » menées au sein des instances représentatives du personnel. Elle s’appuie sur des enquêtes qualitatives (par entretiens et observations) conduites dans trois entreprises ayant sollicité la conduite d’expertises suite à un risque grave: la survenue d’actes suicidaires pour la première et le développement des plaintes de mal-être au travail pour les deux autres. Cette contribution montrera que les expertises constituent un appui pour l’action syndicale: elles permettent de passer de l’accumulation de constats isolés à un point de vue global, d’objectiver les liens entre travail et santé des travailleurs, de mettre en question les explications individualisantes et hygiénistes, d’alimenter, d’asseoir et de légitimer les revendications militantes. Néanmoins, plusieurs éléments font obstacle à la mobilisation syndicale des connaissances produites par les experts.
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