Dans ce dossier, consacré aux bouleversements provoqués par la menace pandémique sur le monde du travail en 2020, P. Boissard alerte sur le fait que si le travail à distance des équipes a fait l'objet d'un débat bien développé au niveau global, tout l'enjeu réside dans la qualité des ses modalités au sein de l'entreprise.
Pour A. Boboc, le télétravail massif en confinement constitue un miroir grossissant du cadre organisationnel et des usages ; elle pointe l'impact du travail à distance sur les liens sociaux.
D. Desbois revient sur les fractures entretenues par le capitalisme qu'a révélé la Covid-19 et s'interroge : la science économique peut-elle favoriser l'avènement d'un ordre international plus durable et équitable.
O. Foli expose, dans une interview, les ressorts de la parole au travail dans un contexte de consignes sanitaires et d'incertitudes : les organisations qui ont une culture de l'échange sont davantage capables de trouver des ajustements collectifs durant un confinement.
O. Borraz tire les leçons de panique organisationnelle : il invite les élites à penser la gestion de crise et à se former à agir dans l'incertitude avec les sciences sociales.
T. Rousseau analyse les risques et opportunités du travail à distance, qu'il soit "télétravail permanent confiné", négocié, à domicile ou en tiers-lieux. Il en résulte des transformations suffisamment importantes en termes de conditions de travail et de fonctionnement des collectifs de travail, que ce mode d'organisation requiert une attention particulière car il tend à complexifier les organisations.
P. Robert-Tanguy rappelle que repenser les pratiques et les modes de fonctionnement dans les organisations dans une optique de pérennisation suppose d'observer le travail réel pour construire des pratiques professionnelles qui fassent sens pour tous les acteurs.
V. Brulois
F. Granier
F. Rey