CARBONELL, Juan Sebastian. Le futur du travail.
Editions Amsterdam, 02/2022, 176 pages
Sociologue du travail et des relations professionnelles, l'auteur déconstruit, dans cet essai, les peurs contemporaines sur le travail, pour en dévoiler la réalité sous-jacente : un accroissement concret de l'exploitation. Démontant les discours des futurologues qui annoncent la fin du travail sous l'effet des transformations technologiques, le sociologue passe au crible les transformations contemporaines du travail et livre une réflexion sur le mythe de la disparition prochaine du travail, au croisement de l'économie politique et de la philosophie.
Il identifie quatre conséquences du déploiement des technologies numériques. La première est le "remplacement" du travailleur par une machine ou un algorithme qui reproduit sa tâche et se substitue donc à son poste de travail. La deuxième est la redistribution du travail, lorsque l’introduction de la technologie permet d’affecter le travailleur remplacé à d’autres tâches. Cela peut aller dans le sens d’une déqualification mais aussi d’une requalification, lorsque le travailleur remplacé est formé à l’utilisation de la technologie ou que des postes sont créés dans les industries technologiques elles-mêmes. La troisième est l’intensification du travail : la technologie ne permet pas toujours, comme on pourrait le croire, une simplification des tâches, mais au contraire les complexifie et les accélère. La quatrième est l’accroissement du contrôle managérial sur le processus de travail, que les technologies rendent plus transparent, plus mesurable et donc plus facilement soumis à la surveillance hiérarchique.
Il dessine une perspective révolutionnaire articulée autour de deux objectifs : libérer la vie du travail et libérer le travail de la domination du capital.
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Note de lecture par Laurent Willemez : https://journals.openedition.org/travailemploi/12495