CADET, Jean-Paul, LAMBERT, Marion, VERO, Josiane, et al.. Chiffrer et déchiffrer la dynamique de l’emploi peu qualifié (dossier).
Formation Emploi n°166, 06/2024, 243 pages
Les contributions de ce numéro se penchent sur deux questions cruciales : comprendre ce qui peut entraver la valorisation du travail et analyser les obstacles à la construction des parcours professionnels des salariés occupant des emplois peu qualifiés.
L’article de Marion Lambert et Isabelle Marion-Vernoux s’attache à quantifier le triptyque classique de la faible qualification. Catherine Béduwé, Assâad El Akremi et Camille Stephanus montrent que le souhait de se former favorise l’accès à la formation. Toutefois, les inégalités entre les salariés en emplois qualifiés et ceux en emplois non qualifiés persistent et demeurent significatives. Pour leur part, Vanessa di Paola, Xavier Joutard et Stéphanie Moullet éclairent le rôle de l’aspiration à changer de métier pour les jeunes les moins diplômés (ayant au plus un baccalauréat) en début de parcours et dans quelle mesure cette aspiration joue un rôle sur les changements effectifs de métier. Comme le détaillent Camille Stephanus et Josiane Vero, du vouloir au pouvoir d'agir la route est parfois difficile et inégale pour se reconvertir : ils mettent en évidence les inégales capacités à accomplir une reconversion et les difficultés auxquelles font face ceux qui occupent les métiers peu qualifiés. Le rôle des employeurs apparaît central face aux défis de ce que serait la faible qualification. Tout d’abord, Ines Albandea, Pauline David, Manuella Roupnel-Fuentes et Pierre-Yves Bernard montrent comment peuvent évoluer les stratégies de recrutement des employeurs pour faire face au déséquilibre entre offre et demande, en particulier pour les métiers peu qualifiés où les conditions de travail sont souvent difficiles et les emplois peu attractifs. Adèle Burie, François-Xavier Devetter et Julie Valentin complètent cette analyse en s’intéressant aux métiers du nettoyage, figure courante des métiers considérés comme peu qualifiés. Les auteurs soulignent qu’au-delà de considérer la formation comme seule préparation des salariés à l’emploi, il est possible de repenser le travail et les parcours professionnels, notamment grâce à la reconnaissance par l’employeur des compétences mobilisées.
https://journals.openedition.org/formationemploi/12492