Le 18/07/2025

GILLES, Marion. Industries agro-alimentaires. Spécificités et perspectives pour les 35 heures. Synthèse. Les enseignements de 30 diagnostics.  Editions de l'Anact, 1999, 7 pages
Ce document fait partie d'une nouvelle collection de l'ANACT, "Etudes et documents", qui vise à publier des rapports d'études, notes de travail et documents divers. Il permet de rendre visible un bilan sur les contraintes du secteur, les conditions de travail et la notion de flexibilité du secteur. Il présente une synthèse de 30 diagnostics effectués dans des entreprises de différentes branches du secteur agro-alimentaire (charcuterie, produits laitiers, boulangerie-pâtisserie, légumes surgelés, plats cuisinés-traiteur, boissons, produits de la mer), dont 5 TPE (moins de 20 salariés), 21 PME et 4 entreprises de plus de 500 salariés. Ces diagnostics, qui ont été réalisés par le Réseau ANACT entre 1996 et 1998, interviennent en amont de la réduction effective du temps de travail. Ils ne proposent donc pas de solutions concrètes pour un passage aux 35 heures mais présentent un état de l'existant qui pourra être utilisé par les partenaires sociaux du secteur pour une réduction-réorganisation du temps de travail. De nombreux exemples concrets illustrent les propos de l'étude.
La première partie du document décrit les caractéristiques du secteur agro-alimentaire : grande hétérogénéité des entreprises, y compris à l'intérieur d'une même branche, en termes de taille, de région, d'environnement ; forte fluctuation de l'activité, liée au caractère saisonnier des produits, aux habitudes de consommation, à la météo ; empreinte de la Grande Distribution qui impose un rapport de force déséquilibré. La deuxième partie indique qu'à ces exigences, le secteur répond par une organisation très taylorienne du travail et par une grande flexibilité du personnel qui doit faire face à des conditions de travail et d'emploi difficiles (amplitude et variabilité des horaires de travail, pénibilité physique du travail, emploi précaire et atypique). La troisième partie conclut l'étude en présentant la démarche réduction du temps de travail comme une opportunité à saisir pour mener une réflexion sur l'organisation du travail dans les entreprises du secteur des IAA, tout en tenant compte de leurs contraintes. La performance peut être maintenue, sans que cela se traduise par une dégradation des conditions de travail. L'auteur identifie une série de mesures touchant l'attractivité des métiers concernés (mise en place de parcours professionnels, stabilisation du personnel et développement des compétences, amélioration du dialogue social), la programmation de l'activité (formalisation des pratiques de modulation horaire, maîtrise du temps de travail par la prévision de l'activité) et la flexibilité des salariés repensée en fonction de l'outil de travail, des compétences, des horaires collectifs ou individuels et des recrutements de personnels temporaires.