Le 16/11/2025

GUILLAUME, Myriam. Le management de l’employabilité dans un contexte d’altération de la santé au travail à l’épreuve des tensions de rôle : le cas de la Métropole Nice Côte d’Azur.  @GRH, 10/2025, p. 16-27
Le propos de cet article vise à mieux comprendre la manière dont est managée l’employabilité des personnels confrontés à une altération de leur santé au travail. Plus précisément, nous étudions le phénomène de l’altération de la santé au travail à l’épreuve des tensions de rôle et ses conséquences qui tendent vers une nécessité de manager l’employabilité de ces personnels. Notre étude empirique mobilise une démarche qualitative exploratoire centrée sur une étude de cas unique menée au sein d’une collectivité territoriale, la Métropole Nice Côte d’Azur. Notre recherche met en évidence une lecture des formes de tensions de rôle parmi les personnes opérationnelles, les managers et les RH. Elle souligne également les vertus du management de l’employabilité des personnels confrontés à une altération de la santé au travail à l’épreuve des tensions de rôle.
https://shs.cairn.info/revue-agrh1-2025-0-page-I6?lang=fr
ERB, Louis-Alexandre, NASS, Sacha. Quelles sont les spécificités des conditions de travail des jeunes salariés ?.  Dares Analyses n° 57, 11/2025, 8 pages
Les conditions de travail des jeunes salariés présentent des spécificités marquées. En 2019, les moins de 30 ans sont davantage exposés que leurs aînés de 30 à 49 ans à l’insécurité professionnelle, aux contraintes physiques et au manque d’autonomie. À l’inverse, les jeunes entretiennent de meilleures relations sociales au travail, témoignent d’une meilleure reconnaissance professionnelle et éprouvent moins de conflits de valeurs.
Ces conditions de travail varient fortement selon le genre, le niveau de diplôme ou la catégorie socioprofessionnelle. Une partie de ces écarts s’expliquent néanmoins par les caractéristiques individuelles et les conditions d’emploi des jeunes relativement à leurs aînés, en particulier par des différences d’ancienneté dans l’établissement et de métier occupé. Toutefois, les écarts avec leurs aînés persistent en partie à caractéristiques équivalentes, les jeunes salariés risquant davantage que les autres d’être assignés à des postes physiquement exigeants, moins sécurisants et avec peu d’autonomie.
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quelles-sont-les-specificites-des-conditions-de-travail-des-jeunes-salaries
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/modules/custom/dares_core/images/logo-dares.svg
MOUETTE, Sara. Attractivité des métiers et compétences industriels. Résultats de la fabrique Prospective.  ANCT, 11/2025, 44 pages
Les industriels rencontrent trois principaux types de difficultés pour recruter : les conditions de travail jugées trop difficiles (pénibilité des tâches) ; les représentations négatives sur les formations et les métiers de l’industrie (le travail en usine peut être vécu comme un déclassement) ; l’inadéquation entre les formations et les besoins des industriels (des compétences et des métiers bien spécifiques auxquels il faut adapter les formations). Or, les besoins de recrutement vont probablement se maintenir, voire s’intensifier. Une Fabrique Prospective, cofinancée par l’ANCT et la Banque des territoires, a cherché à identifier comment les problématiques de recrutement actuelles et à venir dans les territoires industriels peuvent trouver des réponses dans une action coordonnée des intercommunalités et industriels locaux et renforcer leur attractivité autour de 3 axes : l'évolution des métiers et compétences, et leur valorisation, l'amélioration des processus de recrutements et des parcours, la qualité de vie des actuels et futurs salariés de l’industrie.
Cette publication présente les résultats de leurs travaux qui ont conduit à l’identification de six leviers activables par les intercommunalités pour renforcer l’attractivité des métiers et des compétences industriels, et à la co-construction de pistes d’actions à mener à court terme dans chacun des huit territoires d’industrie.
https://anct.gouv.fr/ressources/comprendre-attractivite-des-metiers-et-competences-industriels
Première synthèse (11/2024) : https://anct.gouv.fr/ressources/comprendre-attractivite-des-metiers-et-des-competences-industrielles-premiere-synthese
Analyse des conditions de travail des agents du nettoyage et de leurs impacts sur leur santé.  Anses, 10/2025, 420 pages
Essentiel mais souvent invisibilisé, le travail des agents du nettoyage les expose à de multiples risques professionnels : intensité physique du travail, horaires décalés, travail isolé, produits chimiques, agents biologiques. Dans une expertise dédiée à ce secteur, l’Anses démontre que la combinaison de ces risques impacte fortement la santé physique et mentale des travailleurs et surtout travailleuses. En effet, ces agents sont en majorité des femmes, par ailleurs souvent en situation de précarité économique et sociale. L’Agence formule des recommandations pour mieux protéger la santé au travail de ce secteur :
- Développer les connaissances scientifique sur les métiers du nettoyage ;
- Encadrer la sous-traitance ;
- Transformer et réguler les temps de travail ;
- Assurer l’effectivité des droits des salariés ;
- Améliorer la prévention ;
- Ouvrir des mobilités et enrichir les métiers.
https://www.anses.fr/fr/content/agents-de-nettoyage
LAPAYRE, Nathalie, MOULETTE, Pascal, RYMEYKO, Karine. Pratiques managériales innovantes et bien-être au travail : un lien à questionner.  Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels n° 86, 10/2025, p. 13-38
Cette recherche analyse le lien potentiel entre les pratiques managériales innovantes et le bien-être au travail. Les pratiques managériales correspondent à une contextualisation par les acteurs de divers dispositifs et outils de gestion formant un système de valeurs, de relations et de structures organisationnelles, ainsi que de supports techniques. Le modèle proposé vise à identifier deux facteurs qui conditionnent la cohérence des pratiques lors de la mise en place d’innovations managériales : un alignement entre des éléments du système et une appropriation par les acteurs.
La recherche pose l’hypothèse qu’un niveau de cohérence élevé des pratiques managériales innovantes conduit à installer des pratiques plus efficaces, plus durables et positives sur le bien-être au travail. La méthodologie repose sur l’exploitation et l’analyse de 42 entretiens menés au sein de 27 organisations de tailles et de secteurs d’activité diversifiés, ayant adopté pour la plupart de nouveaux modes de management. Les résultats conduisent à valider en grande partie l’hypothèse posée, sous réserve d’un certain nombre de conditions. Celles-ci concernent le processus de mise en œuvre des innovations et les effets pervers que certaines d’entre elles peuvent générer. La contribution théorique tient dans le concept de "cohérence des pratiques" posé comme condition nécessaire et préalable au bien-être au travail. Les conditions de validation constituent des éléments pertinents pour guider les managers qui souhaitent initier de nouveaux modes de management à effets positifs et durables sur la performance.
tab=texte-integral : https://shs.cairn.info/revue-revue-internationale-de-psychosociologie-et-de-gestion-des-comportements-organisationnels-ripco-2025-3-page-13?lang=fr&
RICHER, Martin, MAHE, David. Santé mentale au travail : les entreprises françaises n’ont plus le choix de l’attentisme.  Terra Nova, 10/2025, 42 pages
L’enjeu de la santé mentale a été érigé par le gouvernement au rang de « grande cause nationale ». Il occupe les conversations et fait l’objet d’une couverture importante par les médias. Mais, à part quelques brillantes exceptions, il n’est pas entré dans la salle des Comex et des Conseils d’administration. Dans ce rapport, sont mises en discussion les 7 raisons pour lesquelles cet enjeu doit devenir rapidement une urgence stratégique pour les organisations publiques et privées, une « grande cause nationale de l’entreprise ».
https://tnova.fr/societe/sante/sante-mentale-au-travail-les-entreprises-francaises-nont-plus-le-choix-de-lattentisme/
La servitude volontaire. Tome I (dossier).  Travailler. Revue internationale de psychopathologie et de psychodynamique du travail n° 54, 10/2025, p. 11-87
Depuis son introduction dans Souffrance en France en 1998, la question de la servitude volontaire ne cesse d’animer les débats en psychodynamique du travail. Les textes publiés dans ce numéro sont issus des travaux du 12e Colloque international de Psychodynamique et Psychopathologie du Travail qui s’est tenu à Toulouse le jeudi 28 et le vendredi 29 novembre 2024.
Lors de ces deux journées, la servitude volontaire a été pensée au prisme de la psychodynamique du travail en discussion notamment avec la philosophie. La première journée du Colloque, dont les textes paraissent ici, tentait de problématiser la servitude volontaire dans le champ de la clinique individuelle. Dans ce numéro, vous trouverez un texte introductoire de Christophe Dejours qui reprend l’ouverture du Cippt, suivi d’un texte d’Enrico Donaggio, philosophe, directeur de l’Imera [1]. E. Donaggio vise à apporter des réponses à trois questions cruciales pour explorer la notion de servitude volontaire. 1. Qu’est-ce que la servitude volontaire ? De quoi parle-t-on lorsqu’on utilise cette formule ? 2. Quels sont les usages possibles de la servitude volontaire ? Cela soulève la question des champs d’application légitimes et illégitimes, de la pertinence, de la fécondité ou de la stérilité, et même des bons et mauvais usages de la servitude volontaire. 3. Quel est le lien spécifique entre la servitude volontaire et le travail ?
Claire Pagès, philosophe et professeure à l’université Paris-Nanterre développe ensuite le concept « d’adaptation à n’importe quoi » proposé par la psychanalyste argentine Silvia Amati-Sas. Cette dernière développe une clinique des effets psychiques de la torture et de la violence extrême, principalement chez des femmes rescapées de dictatures sud-américaines ou de systèmes torturants orchestrés par des groupes sud-américains agissant en toute impunité. Elle réfléchit à la domination extorquée par la violence extrême. Elle participe d’une théorie de la servitude volontaire au sens où celle-ci ouvre sur une interprétation non binaire ou manichéenne de la domination, qui oppose terme à terme dominants et dominés, victimes et bourreaux. Cette théorie implique d’entrer dans les coulisses des relations de domination, dans leurs soubassements psychiques, dans les complexions affectives qui les supportent, puisqu’elle suppose une participation affective inconsciente intense à la domination.
À la suite de ces trois textes théoriques, les deux suivants ouvrent sur la discussion clinique. Patricio Nusshold, maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie à l’université de Montpellier Paul- Valéry, nous présente un cas clinique individuel. À partir du cas clinique d’un ingénieur, l’auteur analyse les enjeux de la servitude volontaire dans la clinique individuelle. À partir de ce récit, le texte ouvre une discussion sur le lien entre servitude volontaire et pensée.
Isabelle Gernet, psychologue et maître de conférences à l’université Paris-Cité analyse des problèmes métapsychologiques posés par le concept de servitude volontaire. L’article présente les principaux processus psychiques en cause dans la genèse de la faiblesse de la volonté (akrasie) révélée par la clinique des stratégies de défense contre la souffrance en lien avec le travail. Sont d’abord rappelées les caractéristiques des défenses du point de vue de leurs effets sur la pensée, en vue de situer les problèmes métapsychologiques posés par la clinique des défenses. Cette analyse aboutit à discuter le rôle du système conscient, dans ses rapports avec l’imaginaire social, dans la formation et l’entretien de l’akrasie.

Sommaire du dossier :
- Introduction au 12e Colloque international de Psychodynamique et de Psychopathologie du Travail. Par Christophe Dejours
- Servitude volontaire, émancipation, travail. Par Enrico Donaggio
- Prendre la forme des circonstances. Consentement à n’importe quoi et servitude volontaire. Par Claire Pagès
- La servitude volontaire comme entrave au travail de pensée. Par Patricio Nusshold
- Stratégies de défense, akrasie et imaginaire social. À propos des problèmes métapsychologiques posés par la servitude volontaire. Par Isabelle Gernet
https://shs.cairn.info/revue-travailler-2025-2?lang=fr
DEJOURS, Christophe. Démocratie et travail vivant du juge.  Travailler. Revue internationale de psychopathologie et de psychodynamique du travail n° 54, 10/2025, p. 141-161
Cet article examine ce dont la démocratie est redevable au travail vivant, en prenant appui sur l’analyse de la situation de travail de la magistrature en France, dans le contexte actuel du néolibéralisme. Après un rappel des acquis de la PDT dans la description des rapports entre le travail vivant et la santé mentale, les auteurs abordent, via l’investigation clinique, les difficultés concrètes auxquelles se heurtent les magistrats dans l’exercice de leur métier et les menaces que ces difficultés font peser sur l’État de droit et sur la démocratie.
Ils sont ainsi amenés à décrire une stratégie collective de défense construite par les magistrats pour lutter contre leur souffrance. Puis à analyser les incidences de cette stratégie de défense sur la tolérance des magistrats à la dégradation du travail judiciaire dans le contexte du tournant gestionnaire qui attaque le travail vivant.
Ils analysent ensuite une action menée fin 2021 par un collectif de magistrats, pour en montrer l’originalité et le caractère inédit au regard de la conception traditionnelle de l’action, forgée depuis deux siècles par le mouvement ouvrier.
https://shs.cairn.info/revue-travailler-2025-2-page-141?lang=fr
DURIEUX, Christine, GUITTON, Christophe. La pénibilité du travail dans les abattoirs n'est plus ce qu'elle était.  Le Cavalier Bleu éditions
L'industrie agro-alimentaire (IAA) se caractérise par l'importance des ouvriers qui représentent 59 % des effectifs dont une grande partie occupe des poste relevant de la production, conducteur de machines, opérateur logistique ou encore opérateur de transformateur de la viande. Cependant, la distinction entre emplois qualifiés et non qualifiés demeure souvent floue et la spécificité de ces emplois peu qualifiés en terme de pénibilité n'est pas clairement identifiée. Les acteurs patronaux et institutionnels de branche ne parlent pas d'emplois non qualifiés, peu ou pas qualifiés. Ils évoquent les emplois de la production, au premier rang desquels les emplois des opérateurs (et non pas des emplois des ouvriers). Ils n'utilisent pas non plus l'expression "salariés non qualifiés" à laquelle ils préfèrent d'autres expressions comme les "salariés sans diplôme ou n'ayant pas fait d'études" ou encore les "demandeurs d'emploi en reconversion". A l'instar de l'Insee, qui a récemment supprimé la catégorie d'emploi non qualifié pour la remplacer par celle d'emploi peu qualifié, dans la nomenclature des professions et catégories socio-professionnelles (PCS), ils récusent la distinction en qualification et non-qualification au profit de la notion de compétence qui renvoie à une représentation de la qualification du travail comme un continuum entre les emplois de production et d'encadrement. Les acteurs syndicaux, en revanche, assument le recours à la notion de qualification.
Il est possible de montrer la difficulté de cerner les contours des activités des ouvriers peu qualifiés de l'IAA à partir de trois points d'observation : les référentiels élaborés par les branches professionnelles, les offres d'emploi publiées par les entreprises pour recruter, et enfin des témoignages et analyses des salariés pour approcher la réalité du travail.
https://www.lecavalierbleu.com/livre/quand-on-veut-on-peut/
LAMY, Anatole. Sous pression sur la route : les routiers face aux transformations de l'emploi et du travail dans le transport.  Connaissance de l'emploi n° 214, 11/2025, 4 pages
Ce numéro s'appuie sur une méthodologie alliant données quantitatives et enquête de terrain pour retracer les grandes évolutions du monde des conducteurs routiers et présenter leurs conditions de travail. L'auteur l’état de cette profession : à quel point les routiers ont changé par rapport à leur image prestigieuse et passée et comment les conducteurs actuels vivent-ils leur métier ? Loin des images passées, le métier de routier est marqué par une moindre autonomie et une pénibilité horaire forte. Cependant, il continue d'attirer des hommes de classes populaires grâce à d'autres avantages en termes de conditions de travail et d'emploi.
Le transport routier a longtemps été marqué par de très longs temps de travail, bien au-delà des limites légales en vigueur. La régulation actuelle instaure un plus grand contrôle des temps de conduite. les routiers sont amenés à travailler au-delà du temps de travail moyen d’un salarié. D’après les enquêtes Emploi, entre 2021 et 2023, les routiers déclarent travailler 44,3 heures en moyenne par semaine. Les routiers déclarent "avoir des horaires à tenir", car les entreprises se servent des temps de conduite légaux comme d’une base pour planifier les trajets. Ils sont alors contraints par des tournées établies à l’avance et par des horaires d’arrivée prévus chez les clients.
La numérisation du travail routier (avec les tachygraphe - appareil électronique enregistreur de vitesse - et téléphone portable) permet un suivi à distance des véhicules et de leurs conducteurs.
https://ceet.cnam.fr/publications/connaissance-de-l-emploi/sous-pression-sur-la-route-les-routiers-face-aux-transformations-de-l-emploi-et-du-travail-dans-le-transport-1582250.kjsp?RH=1507126380703
MELCHIOR, Maria. Santé mentale. Un défi pour le XXIe siècle.  Editions Michalon, 2023, 200 pages
Environ 1 Français sur 5 est touché chaque année par un trouble psychique. La crise sanitaire a mis en lumière l’évident enjeu que représente leur prise en charge, à l’heure où l’OMS estime que la santé mentale sera le prochain défi sanitaire du siècle. Un défi qui concerne plus que jamais la France : ses niveaux de suicide sont plus élevés que d’autres pays européens et notre consommation de médicaments psychotropes est parmi les plus fortes au monde.
Si la multiplication des témoignages d’anonymes ou de personnalités publiques faisant récit de leurs difficultés a permis d’inviter le sujet dans la sphère médiatique, qu’en est-il de la réalité de l’accès aux soins ? Comment définir les principaux troubles psychiques pour assurer leur identification à tous les âges ? Peut-on en prévenir la survenue ? Quel est le rôle de la psychiatrie dans un paysage qui tend à s’ouvrir aux neurosciences et aux sciences sociales et humaines ?
Autant de questions que Maria Melchior explore dans cet ouvrage complet qui envisage l’homme, avec ses forces et ses fragilités, dans l’incertitude de notre monde. Dans une société qui célèbre l’accomplissement à tout prix et encourage la réussite individuelle, afficher sa vulnérabilité serait-il une façon de faire un pas de côté ?
obj=livre&amp : https://www.michalon.fr/index.asp?navig=catalogue&
LHUILIER, Dominique, WASER, Anne-Marie. Un travail désirable ? Conquérir sa place.  Les petits matins, 10/2025, 272 pages
Le monde du travail connaît de profonds bouleversements. Et nombre de personnes souffrent d’un travail « empêché ». Soit qu’elles en sont privées (chômage, exclusion en raison de l’âge ou du handicap, assignation au foyer...), soit qu’il comporte son lot de mal-être (harcèlement, perte de sens, jobs précaires à répétition...).
Cet ouvrage retrace le processus qui conduit de situations d’immobilisation vers des voies de dégagement. Comment ? En retrouvant les autres par l’engagement dans un projet susceptible de redonner du sens à la vie.
Une vingtaine de récits de vie illustrent ces stratégies de sortie d’impasse. Nous entendons ainsi Lucas, qui s’émancipe d’une place assignée par son père; Louise, qui trouve sa voie –et sa voix– en rejoignant des collectifs de lutte ; Sophie, qui découvre qu’« il n’y a pas que du négatif dans le burn-out »...
De ces histoires aux résonances intimes et universelles jaillit un questionnement: faut-il changer de travail, d’employeur, d’existence pour aller mieux ? Ou tenter de changer le travail afin que chacun puisse y conquérir sa place ?
https://www.lespetitsmatins.fr/collections/essais/367-un-travail-desirable-conquerir-sa-place.html
COMMEIRAS, Nathalie, MOULETTE, Pascal, ABORD DE CHATILLON, Emmanuel, CHAKOR, Tarik. Mutations du travail et santé au travail : enjeux de société et de management.  Vuibert, 10/2025, 288 pages
Les entreprises et les organisations sont en mouvement et connaissent de nombreux changements : nouveaux modes d’organisation et de collaboration, nouveaux espaces de travail, nouveaux métiers, nouvelles exigences et formes de pression. Résultats : perte de repère, abandon, stress, délitement des collectifs de travail, perte de sens au et du travail. Dans ce contexte, quel rôle de la GRH et du management, quels leviers pour agir, quelle efficacité des stratégies d’ajustement et des dispositifs de prévention ? C’est sur l’ensemble de ces questions que cet ouvrage collectif propose d’apporter des éclairages et des réponses en questionnant la nature des mutations en oeuvre, en qualifiant leurs impacts, en particulier sur la santé et sécurité des salariés/agents, et en apportant des pistes pour l’action et la prévention.
https://www.vuibert.fr/livre/9782311415087-mutations-du-travail-et-sante-au-travail-enjeux-de-societe-et-de-management
GIBARD, Willy, LEBAS, Chloé. Défendre les travailleur·euses en gérant les entreprises ? Quand syndicats et coopératives se rencontrent.  Le Bord de l'eau, 10/2025, 216 pages
Alors que l’histoire du syndicalisme et celle des coopératives de production sont largement explorées, l’histoire de leur rencontre reste encore, elle, à écrire. Ce sont les pratiques et les perceptions qui naissent à leur croisement qu’explore cet ouvrage, en interrogeant l’émergence de possibles émancipateurs tout comme des difficultés rencontrées.
Les coopératives de production font-elles disparaître les rapports de subordination salariale ? Quel rôle peut jouer le syndicalisme dans la défense des travailleur·euses dans ces entreprises ? Comment se positionner en tant que syndicaliste-coopérateur ·rices ? Les coopératives sont-elles amenées à remplacer les syndicats dans l’ambition d’acquérir une autonomie au travail voire de dépasser l’économie capitaliste ? Comment et pourquoi lutter quand on est soi-même le ou la gérant·e et le ou la copropriétaire de son entreprise ? Quels apports et difficultés entraînent en acte la rencontre du syndicalisme et des coopératives ? Quels projets d’émancipation communs ?
Ce sont à ces quelques questions que propose de répondre cet ouvrage à travers des contributions originales mélangeant une perspective académique pluridisciplinaire (sociologues, politistes, historiens), mais aussi le regard de militant·es et d’acteur·rices coopérateur·rices. Cet ouvrage ouvre un dialogue à la croisée de deux institutions historiques du mouvement ouvrier qui questionne les possibles en acte d’une remise en cause de l’ordre dominant.
https://www.editionsbdl.com/produit/defendre-les-travailleurs-en-gerant-les-entreprises/
PETIT, Renaud, SAVALL, Henri, ZARDET, Véronique. Vitalité et prospérité durable des très petites entreprises et moyennes entreprises.  Editions EMS, 06/2025, 255 pages
Cet ouvrage intéresse 425 000 entreprises de moins de 11 personnes, en France. Il se nourrit de 50 ans d’histoire de l’ISEOR, d’observation scientifique et d’accompagnement des très petites et moyennes entreprises (TPE & PME). Des recherches-interventions ont été conduites dans près de 1 000 TPE et PME depuis 1985. Ces entreprises sont souvent méconnues des chercheurs et éloignées du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. « Entreprise complexe miniaturisée » est un terme qui les qualifie en reconnaissant la valeur socio-économique qu’elles produisent.
Cet ouvrage collectif est composé de 11 chapitres, qui identifie des problématiques managériales rencontrées par les très petites et moyennes entreprises, de 2 à 30 personnes, tout au long de leur cycle de vie : gouvernance multitête, succession et transmission, recyclage des coûts-performances cachés en création de valeur ajoutée, rémunération et partage de la valeur, cohésion d’équipe, dichotomie entre temps de cœur de métier et temps managérial, qualité de vie au travail, interconnexion des TPE & PME avec leur territoire, coopération inter-entreprises et processus de conduite du changement dans ces TPE et PME. De nombreuses illustrations montrent la richesse de ces entreprises, par leur diversité en termes de secteur, statut juridique, profil des professionnels qui y travaillent, parcours des gérants et des collaborateurs, organes de gouvernance, niveau d’ambition stratégique…
L’ouvrage présente des résultats qualimétriques détaillés obtenus dans une centaine de TPE et PME de secteurs très divers depuis 2022, sur le recyclage des coûts cachés et l’accroissement de la productivité socio-économique mesurée par la contribution horaire à la valeur ajoutée sur coûts variables (CHVACV). Les intervenants-chercheurs de l’ISEOR y ont accompagné le changement organisationnel et stratégique avec les gérants-propriétaires et leurs collaborateurs. Ces recherches-interventions ont permis de mesurer l’efficacité des outils miniaturisés de management socio-économique dans les entreprises de proximité.
L’objectif de cet ouvrage est de partager avec un large lectorat la richesse et la complexité de la vie des TPE et PME : professionnels, chefs d’entreprise, managers ou personnel sans responsabilité hiérarchique, étudiants, enseignants et chercheurs, élus, bénévoles… Il délivre de nombreux messages d’espoir, en montrant les leviers qui ont permis à ces entreprises d’accomplir leur métamorphose, mesurée au moyen de l’évolution de la performance socio-économique.
La préface est signée de Monsieur Arnaud Muret, Directeur général de l’Opérateur de compétences des entreprises de proximité (Opco EP). Il montre que ces TPE & PME sont aussi actives et productives que les grandes entreprises, qu’elles sont autant, voire plus soucieuses de l’évolution des compétences, via la formation de leurs collaborateurs tout au long de leur vie professionnelle.
https://www.vuibert.fr/livre/9782311415087-mutations-du-travail-et-sante-au-travail-enjeux-de-societe-et-de-management
ANDOLFATTO, Dominique, LABBÉ, Dominique. Anatomie du syndicalisme.  Presses universitaires de Grenoble, 07/2021, 280 pages
Mouvements de cheminots, manifestations contre la réforme du Code du travail, grèves contre le nouveau régime des retraites… L’action collective des ­salariés polarise régulièrement l’actualité sociale en France.
Pour autant, elle ne se limite pas à ces phénomènes médiatisés et aux perturbations de la vie quotidienne qu’ils entraînent. Elle concerne d’abord le quotidien au travail, la participation des salariés à la gestion des entreprises et des administrations et, plus largement, à celle de notre système de protection sociale.
Les organisations syndicales ont une place de choix dans cette action collective. Ce livre analyse l’évolution de ces organisations en tant que vecteurs de l’action collective : leurs réussites et leurs échecs, leurs relations aux salariés.
S’appuyant sur des données originales ainsi que sur une analyse comparative entre les principaux pays industriels, ­combinant perspective sociohistorique, analyse des relations professionnelles, et sociologie politique, les auteurs sortent des discours convenus sur le sujet pour apporter une ­lecture nouvelle mettant en évidence le fonctionnement, les ­ressources et l’audience des organisations syndicales.
https://www.pug.fr/produit/1926/9782706151279/anatomie-du-syndicalisme
CHARBONNIER, Pierre. La coalition climat. Travail, planète et politique au XXIe siècle.  Éditions du Seuil, 09/2025, 204 pages
En dépit du consensus scientifique sur l'urgence à agir, de l’activisme associatif et de la mobilisation internationale, les politiques climatiques tardent dangereusement à se mettre en place. La société paraît même plus divisée que jamais et la cause du climat ne rassemble pas.
Dans cet essai, le philosophe Pierre Charbonnier explore les conditions dans lesquelles pourrait se former une coalition majoritaire pour le climat. Plutôt que d'en rester à des débats généraux sur les principes, l'auteur propose de partir des acteurs concrets, de leurs intérêts et de leurs contradictions pour surmonter les blocages économiques et sociaux auxquels nous faisons face.
Cette réflexion de théorie et de sociologie politique propose ainsi un cadre renouvelé d'intelligibilité et un guide d'action pratique pour nous aider à traverser la mutation historique dans laquelle nous sommes engagés. Elle est suivie de quatre textes de « Rebonds et explorations » qui en discutent les implications pour l'action publique, la justice sociale et le militantisme écologique.
https://www.seuil.com/ouvrage/la-coalition-climat-pierre-charbonnier/9782021534498
Colloque "L’administration du travail et la négociation collective", 10/10/2025. Evolutions et pratiques innovantes en matière de négociation collective.  Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, 10/2025, 28 pages
Ce dossier documentaire propose un premier panorama des évolutions et des pratiques innovantes en matière de négociation collective en France. Il s’appuie sur des données récentes, des analyses institutionnelles et des travaux de recherche pour éclairer deux dimensions : l‘évolution des modes et processus de négociation, marqués notamment par les effets des ordonnances de 2017, et les objets négociés en pratique (intelligence artificielle, santé des femmes, salariés expérimentés, salariés aidants, transition écologique, valorisation des parcours syndicaux).
https://www.intefp.travail-emploi.gouv.fr/files/2025-10/Dossier%20documentaire%20Colloque%2010%20octobre_0.pdf
CAMPS, Clément, DELMAS-ORGELET, Julie, EKCHAJZER, David, et al.. Quantification environnementale des effets directs et indirects du numérique pour des cas d’usage. Numérisation de 10 cas d’usage. Synthèse.  Ademe, 11/2025, 76 pages
Les impacts environnementaux des technologies numériques ne cessent de croître, ce que confirment de nombreuses études menées à l’échelle nationale et internationale. Cette empreinte environnementale en constante accélération résulte de la multiplication et de l’intensification des usages numériques, ainsi que de l’augmentation continue des investissements dans ces technologies.
Cependant, les technologies numériques sont parfois présentées comme un levier important pour la transition écologique, alors même que peu de données robustes permettent d’évaluer les impacts environnementaux dits « nets » résultant de leur déploiement dans d’autres secteurs.
Le projet vise, d’une part, à recenser des solutions numériques présentées comme ayant un potentiel de réduction des impacts environnementaux des principaux secteurs économiques et à réaliser, d’autre part, 10 évaluations d’impacts nets multicritères, intégrant les effets directs (sur l’ensemble du cycle de vie) et indirects associés au déploiement de solution numériques dans un contexte donné.
Ce document présente une synthèse de l’étude quantitative des effets directs et indirects de la numérisation de cinq cas d’usage, premier volet d’une étude qui sera complétée début 2026 avec cinq autres cas d’usage.
Il fait suite à plusieurs séquences de travaux, comprenant une revue bibliographique, une série d'entretiens et de contributions écrites d’acteurs et d’experts des secteurs concernés, ainsi qu’une analyse qualitative de trente solutions numériques sélectionnées pour explorer de manière plus approfondie les mécanismes par lesquelles ces solutions sont censées soutenir les objectifs de transition écologique dans le contexte français.
Les cinq cas d’usage présentés ici couvrent différents secteurs : l’agriculture (épandage d’engrais azotés), la production d’énergie (pilotage des lignes à haute tension), le transport et la mobilité (gestion de pneumatique et télétravail), et la gestion de la ville (éclairage public).
Leurs effets sont analysés sur une période allant jusqu’à 2035, à l’échelle du territoire français lorsque le contexte le permet et montrent que, même lorsque les solutions numériques engendrent des gains environnementaux sur plusieurs indicateurs, l’ampleur de ceux-ci reste limitée. La numérisation des activités étudiées ne modifie pas les tendances environnementales des secteurs concernés et ne se substitue pas à des efforts de décarbonation plus importants, mais peut néanmoins les soutenir.
https://librairie.ademe.fr/economie-circulaire-et-dechets/7785-9417-evaluation-environnementale-des-effets-directs-et-indirects-du-numerique-pour-des-cas-d-usage.html#product-features
CLARKE, Martin, DE KOK, Jan, DE OLIVEIRA SADILEK, Mei-Li, et al.. Accidents at work in the health and social care sector.  Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, 2025, 116 pages
Ce rapport examine la prévalence des accidents du travail dans le secteur de la santé et de l’aide sociale, lesquels sont en augmentation dans l’UE, ce qui représente des difficultés pour les travailleurs, les organisations et la société. Le rapport présente des mesures de prévention des accidents techniques, organisationnelles et comportementales, fondées sur un modèle de cause à effet.
Pour chaque type d’accident, des exemples de bonnes pratiques en matière de prévention sont présentés, de même que les lacunes sur le plan de la recherche et des connaissances. Les orientations politiques visent à protéger la santé des travailleurs et à préserver la qualité des soins et la santé publique.
https://osha.europa.eu/fr/publications/accidents-work-health-and-social-care-sector
La synthèse : https://osha.europa.eu/fr/publications/summary-accidents-work-health-and-social-care-sector
QUILLET, Lucile. Les méritantes. Comment le monde du travail trahit les femmes.  Les liens qui libèrent, 10/2025, 288 pages
On a répété à l’envi que le travail serait un refuge, un moyen pour les femmes de s’extirper de leur rôle assigné de mère et d’épouse, de gagner leur argent, leur liberté, de trouver leur place dans la société… De devenir, en somme, grâce à la sueur de leur front, les égales des hommes.
Et si tout cela n’était qu’une grande illusion ? Le monde du travail n’est pas un espace neutre, un tremplin méritocratique ou égalitaire. C’est un monde construit par et pour les hommes, dont les règles du jeu garantissent le maintien de leurs privilèges. Les femmes n’y sont que des invitées, appelées à montrer patte blanche et s’adapter, au prix de contorsions épuisantes. À elles de sourire et de garder le silence pour n’embêter personne, dans un système qui sous-estime ce qu’elles font et ce qu’elles sont. De faire deux fois plus pour obtenir deux fois moins. Mais n’est-ce pas plutôt au monde du travail de s’adapter aux femmes ? De réinventer les règles pour plus de justice et de bien-être au bénéfice de toutes et de tous ? Le temps est venu d’en finir avec la culpabilité, d’ouvrir les yeux et de renverser la table.
https://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Les_m%C3%A9ritantes-9791020922359-1-1-0-1.html
DREYFUS, Sabine. Violences sexistes et sexuelles : agir sur le travail (dossier).  Santé & travail n° 130, 11/2025, 18 pages
Le monde du travail reste un terreau tristement fertile pour les agissements sexistes et les violences sexuelles. Il continue d’entretenir une répartition sexuée des tâches et une dévalorisation des métiers à prédominance féminine. Il cautionne des structures hiérarchiques qui maintiennent les femmes dans des positions subalternes. Il s’abstient de réguler les mani­festations du sexisme au quotidien, tolère l’impunité des agresseurs et se nourrit du déni. Et pourtant, ces violences sont couramment perçues et présentées comme le produit de relations interpersonnelles ou l’expression isolée de comportements inappropriés. Une clé de lecture qui paraît un peu courte.

Le phénomène est maintenant bien documenté : les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) sont souvent favorisées par certains environnements, organisations ou conditions de travail, comme l’a montré l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

C’est d’ailleurs par ce prisme que les représentants du personnel peuvent s’emparer du sujet. Là où l’entreprise ne se préoccupe de ces violences qu’à l’occasion du traitement d’une alerte ou d’un signa­lement de harcèlement, il appartient aux élus, et en particulier aux référents harcèlement sexuel et agis­sements sexistes, de se former à cette question, mais également de demander à l’inscrire à l’agenda social des instances. Avec un objectif : passer d’une approche individuelle et comportementale à une démarche collective et organisationnelle. Pour que la prévention des VSST ne reste pas un angle mort de la santé et de la sécurité des salariés.
https://www.sante-et-travail.fr/violences-sexistes-et-sexuelles-agir-travail
YILDIRIM, Gulsen. Les mutations du monde du travail. Regards croisés.  Éditions L'Harmattan, 09/2025, 206 pages
Pendant plusieurs décennies, la question du travail, occultée par celle de l’emploi, a quasiment disparu des débats publics. Dans une société confrontée au chômage, la préoccupation légitime a été celle de permettre à chacun d’avoir un travail, peu importe la forme du contrat ou du statut, sans s’intéresser à l’environnement mouvant du travailleur. Or le monde du travail a connu de profonds changements qui sont allés crescendo en raison de l’évolution rapide de la technologie, des nouvelles formes d’organisation du travail et des changements socio-économiques. La pandémie a d’ailleurs été un facteur incontestable d’accélération de ces bouleversements.
Bien souvent, ces mutations sont associées à une dégradation continue des conditions de travail. Cette inquiétude se comprend d’autant mieux que les transformations du travail affectent tous les domaines d’activité et que ces changements n’apparaissent pas comme des facteurs de progrès visant à améliorer les droits des salariés ou agents.
Aujourd’hui la question du travail revient sur le devant de la scène. Vieillissement du monde du travail, télétravail, flex office ce, nouveaux temps du travail, ubérisation et intelligence artificielle, quête de sens…
Ces mutations nous obligent à l’élaboration de nouvelles doctrines qui reposent sur des regards croisés entre plusieurs disciplines.
https://www.editions-harmattan.fr/catalogue/livre/les-mutations-du-monde-du-travail/79850?srsltid=AfmBOorxQApSu1WUKgEH0oJDxAT_GzbGO-N47WoDRg60z6MiFB1dMs8X
CAMPS, Clément, ELMAS-ORGELET, Julie, EKCHAJZER, David, et al.. Quantification environnementale des effets directs et indirects du numérique pour des cas d'usage. Évolution du télétravail.  Ademe, 11/2025, 127 pages
Le télétravail a largement progressé en France au cours de la dernière décennie et plus de 18% des actifs français déclarent télétravailler au moins un jour par semaine. Les effets environnementaux du télétravail restent néanmoins complexes car ils sont largement dépendants de l’évolution du secteur des transports, du bâti résidentiel et tertiaire et des changements du monde du travail. En effet, le télétravail se substitue à des déplacements domicile-travail sans pour autant éviter tous les trajets nécessaires à la vie quotidienne, l’occupation supplémentaire à domicile implique une consommation supplémentaire dans le lieu d’habitation mais aussi une évolution des surfaces de travail. Les effets du télétravail sont nombreux et touchent presque tous les pans de la société et nécessitent d’être circonstanciés.
Dans le cadre de cette étude, trois aires d’attraction françaises type ont été définies afin de représenter une variété de cas dans le territoire français : 50 000 à 200 000 habitants, 200 000 à 700 000 habitants et 700 000 habitants et plus (hors Paris). Il n’était pas possible ici de définir un scénario de référence sans la solution étudiée, les solutions numériques pour le télétravail, car ce dernier est déjà largement répandu et ne peut pas être ignoré. Le scénario de référence présenté ici évalue les impacts environnementaux du télétravail dans chaque aire si cette pratique reste au même niveau que l’année 2023 et ce jusqu’à 2035. Deux scénarios supplémentaires permettent d’évaluer deux trajectoires du télétravail en France : sa massification et sa diminution.
Dans le scénario de référence, le télétravail présente un impact environnemental net bénéfique par rapport à un scénario contrefactuel fictif sans télétravail, sur les indicateurs GWP, PM et ADPf dans deux aires sur trois, et un impact négatif sur l’ADPe et le WU. La plus grande aire d’attraction présente l’impact environnemental net positif le plus important sur l’indicateur GWP. Toutefois, un rendement décroissant des gains environnementaux est observé entre 2023 et 2035 : plus le parc automobile s’électrifie moins les gains sont importants, même avec une amélioration de la performance énergétique des domiciles.
Le scénario de massification confirme que les gains environnementaux nets du télétravail s’accentuent sur les indicateurs GWP, ADPf et PM et inversement avec les indicateurs ADPe et WU. Logiquement, un scénario de diminution du télétravail fait augmenter les émissions de GES dans la période étudiée, tout en faisant réduire les impacts liés à l’ADPe et au WU.
Les gains moyens obtenus dans les aires d’attraction restent globalement positifs mais restent marginaux comparés aux objectifs de décarbonation des métropoles françaises : entre -0,4 et -1.3% des émissions annuelles en fonction des aires étudiées. Si le télétravail connaît a priori un rendement environnemental décroissant dans les années à venir, il peut accompagner pendant un temps des trajectoires structurantes de réduction des autres secteurs.
https://librairie.ademe.fr/economie-circulaire-et-dechets/8738-10522-evaluation-environnementale-des-effets-directs-et-indirects-du-numerique-pour-des-cas-d-usage.html#product-presentation
CARBONELL, Juan Sebastian. Un taylorisme augmenté. Critique de l'intelligence artificielle.  Editions Amsterdam, 09/2025, 192 pages
Le changement technologique ne s’impose pas à la manière d’une fatalité naturelle. Voulu, encadré et construit, il est par essence politique. Au lieu de se laisser aveugler par l’apparente nouveauté de l’intelligence artificielle, il faut la replacer dans l’histoire longue de l’organisation du travail. L'auteur adopte une perspective technocritique, considérant que la technologie n'est pas neutre et qu'elle est pensée comme un instrument de domination. Ainsi il resitue la critique de l’IA sur le terrain économique et social de l’histoire industrielle et de l’automatisation du travail. Il se penche sur les effets de l'IA sur le travail (contenu de travail) et défend l'idée que l'IA n'est ni un outil de qualification, ni un instrument de polarisation mais un outil de dégradation du travail entre les mains des entreprises sous la forme d'un taylorisme augmenté qui élude les conditions de travail, l'organisation du travail ainsi que la distribution du pouvoir.
https://www.editionsamsterdam.fr/un-taylorisme-augmente/
DARBUS, Fanny, LEGRAND, Emilie. Un peu, beaucoup, pas du tout : le travail d’organisation de la prévention dans les TPE.  Revue française de socio-économie n° 34, 06/2025, p. 63-84
Cet article explore la manière dont les patrons de très petites entreprises (tpe) de la restauration, du bâtiment et de la coiffure intègrent les enjeux de sécurité et de santé dans leur activité quotidienne. Ainsi, de l’absence d’action préventive à des approches qui intègrent un travail d’organisation à plusieurs entrées, en passant par un engagement strictement situationnel, cet article classe les différentes formes d’engagement des patrons de tpe en matière de prévention de la santé et de la sécurité au travail.
https://shs.cairn.info/revue-revue-francaise-de-socio-economie-2025-1-page-63?lang=fr
AMAR, Nicolas, MARTINOT, Bertrand, TRUPIN, Laurent, et al.. Rapport sur la formation continue des cadres supérieurs de l’État et le rôle de l’INSP.  Inspection générale des affaires sociales, 04/2025, 158 pages
Ce rapport évalue l’ensemble du dispositif de formation continue des cadres supérieurs et dirigeants de l’État et formule des propositions quant au rôle et à la place de l’Institut national du service public (INSP). Pilotage par l'offre plutôt que par la demande, données lacunaires, redondances des catalogues entre organismes ministériels, faible digitalisation, modèles économiques biaisés, le système de formation continue des cadres dirigeants de l'État est perfectible. Les rapporteurs proposent un plan quadriennal pour restructurer l’organisation de la formation continue et le pilotage des opérateurs de formation continue de la haute fonction publique de l’État en partant des besoins réels de l'État employeur (compétences métiers, compétences transversales, transitions écologique et numérique, égalité, valeurs républicaines) et des parcours de carrière des hauts fonctionnaires.
https://igas.gouv.fr/rapport-sur-la-formation-continue-des-cadres-superieurs-de-letat-et-le-role-de-linsp
CADET, Jean-Paul, VERO, Josiane. Quand on veut, on peut ? Idées reçues sur les personnes en emploi peu qualifié.  Le Cavalier Bleu éditions, 09/2025, 232 pages
Plus de 5 millions de salarié.e.s occupent des emplois dits "non qualifiés" en France. Les contributeurs de cet ouvrage dressent un état des lieux documenté et actualisé des idées reçues qui colonisent les récits sur le pouvoir d'agir des salarié.e.s en emploi peu qualifié. La première partie interroge certaines représentations stéréotypées, associées aux emplois qualifiés en questionnant, notamment la manière dont ces emploi sont perçus et catégorisés dans l'espace social. La partie propose une lecture critique des idées reçues concernant la nature du travail dans ces emplois, souvent assimilée à une simple exécution de consignes valorisant la volonté, l'endurance au détriment de toute reconnaissance de compétences spécifiques. La troisième partie s'intéresse aux aspirations professionnelles des personnes en emploi peu qualifiées en montrant qu'elles élabore des projets et cherchent à infléchir leur parcours dans des conditions qui dépendent du rôle joué par les organisations qui les emploient. La quatrième partie analyse la capacité réelle des politiques d'emploi et de formation ainsi que des politiques de professionnels à offrir des marges d'action concrètes à ses salariés.
https://www.cereq.fr/quand-veut-peut-idees-recues-sur-les-personnes-en-emploi-peu-qualifie
GUERIN, François, LAVILLE, Antoine, DANIELLOU, François, DURRAFFOURG, Jacques, KERGUELEN, A.. Comprendre le travail pour le transformer. La pratique de l'ergonomie.  Editions de l'Anact, 2006, 317 pages
Cinq chercheurs et praticiens se rassemblent pour nous donner une présentation originale de l'ergonomie. Ils nous font découvrir l'une des méthodes centrales dans leur pratique de l'ergonomie : l'analyse de l'activité de travail.
Mais avant de nous entraîner sur le terrain des connaissances fondamentales et des outils d'analyse de l'activité, les auteurs nous font partager quelques unes des bases théoriques de leur pratique.
On est loin d'une conception de l'ergonomie applicatrice de connaissances issues de la physiologie ou de la psychologie du travail : un point de vue sur le fonctionnement de l'entreprise, au travers de l'activité de travail des opérateurs, voilà l'originalité du projet et de la démarche proposés.
Ce point de vue permet de positionner très clairement l'ergonome du côté de la connaissance et de la compréhension de la manière dont le travail est réalisé. Il permet l'émergence de nouveaux rapports avec ceux qui définissent le cadre et les conditions de réalisation du travail et ceux qui en évaluent les résultats en donnant une place centrale aux opérateurs.
CHAMBEL, Alexis, PUEYO, Valérie. Entre dispositif et monde professionnel : réflexion épistémologique sur le rapport entre savoir et action dans le domaine de la prévention des risques professionnels.  Activités, 2025, vol. 22, n° 2
Cet article interroge les limites du dispositif de prévention des risques professionnels en analysant ses effets sur les pratiques et les savoirs mobilisés dans les milieux de travail, notamment dans les activités de service. Il s’appuie sur une recherche en ergonomie de l’activité menée auprès de plusieurs structures : une association de médiation sociale et un hôpital. En mobilisant les concepts d’épistémè, de dispositif et de monde professionnel, l’article met en évidence des dissonances entre la rationalité d’action induite par le dispositif et les dynamiques concrètes des activités. Les résultats montrent que la prévention est souvent conçue comme une transmission descendante de savoirs scientifiques, laissant aux milieux de travail la charge de leur ajustement aux contraintes réelles. Cette posture, renforcée par une éthique de la conviction, privilégie des logiques de persuasion fondées sur l’objectivation des risques, parfois au détriment des dimensions collectives et des savoirs profanes. L’article souligne enfin l’importance d’une réflexion épistémologique sur les savoirs dominants en prévention, afin de retrouver une capacité d’agir en dissonance avec les dispositifs, lorsque les conditions de travail le nécessitent.
https://journals.openedition.org/activites/11160
PERIS, Emmanuelle. Travail à la chaleur et fertilité masculine : quels risques ?.  Références en santé au travail n° 183, 09/2025, p. 93-94
Un médecin du travail d'une entreprise de métallurgie souhaite connaître les effets du travail contre une table chauffante (pour le chauffage de moules ou leur maintien en température par exemple) sur la fertilité de l'homme.
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=QR%20188
LEGERON, Patrick. Le stress au travail. Edition actualisée.  Editions Odile Jacob, 10/2025, 464 pages
Le stress au travail peut mettre en péril la santé physique et mentale des individus. Il a aussi un coût économique gigantesque pour les entreprises et les économies nationales.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment cette formidable mécanique qui devrait être un moteur d’action est-elle devenue un vrai risque pour la santé ?
Comment la société, les entreprises, les salariés ont-ils évolué sur cet épineux sujet ? Et quelles sont les actions possibles pour limiter les sources de stress ?
Quinze ans après son ouvrage pionnier, référence sur le sujet, Patrick Légeron fait le point sur le stress au travail, ce véritable enjeu de santé, et détaille les stratégies efficaces à mettre en place pour ne pas se laisser entraîner vers l’épuisement ou la dépression, pour éviter cette souffrance humaine et ce gâchis économique.
Comprendre et gérer le stress pour prévenir l’épuisement.
Patrick Légeron est psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et fondateur de Stimulus, cabinet de conseil aux entreprises sur les problèmes du stress et du bien-être au travail. Pionnier et expert dans ce domaine, il est également l’auteur, avec Christophe André et Antoine Pelissolo, de La Nouvelle Peur des autres.
https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/stress-au-travail_9782415013288.php
MOLINIER, Pascale. Care, travail et environnement en territoires dévastés, industriels et post-industriels.  Raisons politiques vol. 99, n° 3, 2025, p. 101-114
Dans cet article, après avoir exposé trois situations de travail issue de son expérience en tant que psychologue sociale et enseignante-chercheuse d’une université de la Seine-Saint-Denis, l’autrice articule travail et care, care et environnement, environnement et travail. L’environnement, notion polysémique, est restreint, dans une perspective située, aux périphéries urbaines, industrielles et post-industrielles. La thèse défendue est que cette articulation implique une transformation de ces concepts. Le care révèle l’étroitesse du concept androcentré de travail et oriente vers les dimensions protectrices et incarnées de l’environnement de proximité, l’environnement pointe les points aveugles des sciences du travail concernant la santé et le privilège accordé aux travailleurs et travailleuses sans examiner au-delà les risques toxiques pour l’environnement comme milieu vécu. L’article se conclut sur la brève évocation d’un dispositif collectif de careformation dans une banlieue pauvre et démunie sur le plan de l’accompagnement des personnes en souffrance psychique, soulignant l’importance de la dimension de l’utopie.
https://shs.cairn.info/revue-raisons-politiques-2025-3-page-101?lang=fr#s1n5
Jeunes diplômé.es d’un Bac +5 : une insertion plus difficile et au prix de concessions importantes.  Apec, 11/2025, 10 pages
Interrogés en juin 2025, 84 % des Bac +5 diplômés en 2024 jugent que leur recherche d’emploi a été difficile, soit nettement plus que pour la promotion 2022 insérée avant le retournement du marché de l’emploi (61 %).
Leur priorité est d’avoir un emploi, quitte à faire des concessions sur les conditions d’emploi et le salaire, et à différer leurs projets de mobilité externe. Les jeunes diplômés Bac +5 accordent une forte valeur au fait d’accéder à un CDI (78 %) ou au statut de cadre (72 %), mais, en tout début de carrière, beaucoup sont prêts à y renoncer pour décrocher un premier emploi (respectivement 70 % et 51 %). De même, ils sont prêts à faire des concessions sur le salaire (59 %), mais nettement moins sur l’intérêt des missions (un tiers). Près d’un quart qualifient leur emploi actuel d’alimentaire, en augmentation par rapport à la promotion 2022 (24 % ; +7 pts).
Malgré une certaine insatisfaction quant à leur emploi, les jeunes diplômés Bac +5 hésitent à changer d’entreprise dans la période actuelle : 44 % considèrent que c’est risqué et 67 % estiment qu’il leur serait difficile de trouver un poste équivalent au leur.
https://corporate.apec.fr/home/nos-etudes/toutes-nos-etudes/jeunes-diplome-es-d'un-bac-5-une-insertion-plus-difficile-et-au-prix-de-concessions-importantes.html
OK, Başak, VANDENBERGHE, Christian. Engagement organisationnel et envers la carrière : le rôle des valeurs individualistes.  Le travail humain vol. 88, n° 3, 2025, p. 285-310
La relation entre l’engagement organisationnel et l’engagement envers la carrière a été largement étudiée. Cependant, les recherches se sont surtout concentrées sur le rôle de l’engagement organisationnel affectif. Notre étude élargit ce champ d’étude en incluant les composantes affective, normative, et de continuité de l’engagement organisationnel (Meyer & Allen, 1991) comme prédicteurs de l’engagement envers la carrière. Ce dernier renvoie à une motivation à progresser dans un champ d’activité de travail spécifique (Ellemers et al., 1998 ; Hall, 1971). De plus, nous explorons le rôle modérateur potentiel de l’individualisme horizontal, c’est-à-dire le désir de se réaliser de façon autonome, et de l’individualisme vertical, c’est-à-dire le désir d’obtenir un statut ou un pouvoir plus important, dans ces relations. Sur la base d’une étude en deux temps de mesure, espacés de six mois, et menée auprès de 150 employés provenant d’organisations variées, les analyses révèlent que l’engagement affectif (reflétant un attachement émotionnel à l’organisation) et l’engagement de continuité par manque d’alternatives (renvoyant à un engagement par défaut d’options alternatives) ont un effet positif sur l’engagement subséquent envers la carrière. De plus, l’individualisme vertical avait également un effet positif sur l’engagement envers la carrière. Enfin, l’engagement normatif interagissait avec l’individualisme horizontal de sorte que son effet sur l’engagement envers la carrière était significativement négatif lorsque l’individualisme horizontal était faible. Nous discutons des implications de ces résultats dans le contexte du rôle de l’engagement organisationnel et des valeurs d’individualisme dans l’engagement envers la carrière.
https://shs.cairn.info/revue-le-travail-humain-2025-3-page-285?lang=fr
PERISSE, Aurélie. Évaluation des risques professionnels et analyse des accidents du travail : un dispositif de formation global.  Hygiène et sécurité du travail n° 280, 09/2025, p. 100-102
De nombreux travailleurs sont amenés à travailler dans une ambiance thermique chaude ou froide, du fait de la nature de leur activité professionnelle ou des conditions météorologiques, que leur poste de travail soit situé en intérieur ou en extérieur. Ils sont ainsi exposés à des situations à risques pour leur santé ou à des facteurs d’accidents de travail, avec des effets plus ou moins graves, pouvant aller jusqu’au décès. Parmi ces effets, pour les expositions au froid, l’hypothermie, les gelures et engelures, et, pour les expositions à des températures élevées, les crampes musculaires, la déshydratation, les coups de chaleur ou encore, les atteintes cardiovasculaires ou des troubles neurosensoriels. Une nouvelle formation de l’INRS aborde des notions théoriques et pratiques incontournables pour prévenir ces risques.
https://www.inrs.fr/publications/hst/formation.html
GIRAUDET, Carole, NICOD, Cécile, BÉROUD, Sophie, GILLES, Marion, DEBORD, Florence, MELLOT, Dorian, PAULIN, Jean-François, DEVENCEAU, Léna, DODIN, Agathe. Le dialogue social dans les entreprises en région Auvergne-Rhône-Alpes : évaluation de l’impact des ordonnances du 22 septembre 2017.  Université de Lyon 2, 02/2022, 346 pages
Le présent rapport est issu d’une recherche portée par un ensemble d’enseignants- chercheurs des Universités Lyon 1, Lyon 2 et Lyon 3, membres du Cercrid (Centre de recherches critiques sur le droit, UMR 5137) et du laboratoire Triangle (UMR 5205). La recherche a bénéficié du soutien de l’Institut de Formation Syndicale (Université Lyon 2), de l’Anact et d’un partenariat avec le Comité Régional CGT Auvergne Rhône-Alpes et l’Union Régionale Interprofessionnelle CFDT Auvergne Rhône-Alpes.
Ce travail couvre deux des différents champs visés dans l’appel à projet lancé par France stratégie à l’automne 2019 et visant à évaluer les effets des ordonnances du 22 septembre 2017 relatives à l’organisation du dialogue social. Les travaux ont ainsi porté sur la possibilité nouvellement offerte d’adopter un accord collectif par la ratification, à la majorité des 2/3 des salariés, d’un projet proposé par l’employeur (Axe 1). Ils ont également permis d’évaluer les conséquences de la mise en place des CSE sur le fonctionnement du dialogue social et le comportement des acteurs (Axe 2).
Les travaux engagés dans les deux axes de la recherche ont été portés par des équipes distinctes et donnent lieu à la production de deux rapports, qui constituent les deux volets de la recherche « DIALAURA » :
- Rapport de l’axe 1 : « Analyse des accords obtenus par référendum dans les TPE de la région AURA » (p. 4) ;
- Rapport de l’axe 2 : « Les comités sociaux et économiques dans les PME et ETI de la région Auvergne-Rhône-Alpes : une appropriation difficile (p.189).
https://shs.hal.science/halshs-03796681v1
BRUN-SCHAMME, Amandine, REY, Martin. Une nouvelle approche de l’inadéquation des compétences.  France Stratégie, 01/2021, 28 pages
L’inadéquation de compétences, c’est-à-dire l’utilisation sous-optimale des compétences d’un individu dans l’activité qu’il exerce, peut constituer un facteur d’insatisfaction pour les travailleurs et un frein à la progression de la productivité. Parmi les personnes en emploi dans les métiers observés, 29% des individus présentent une incohérence apparente de compétences au sein de leur métier. Celle-ci survient dans des métiers qualifiés comme non qualifiés. La situation de la France est proche de celle observée chez ses voisins européens en termes de structure de l’incohérence de compétences. Néanmoins, par métier, la France se distingue par un niveau de compétences générales de base des personnes en emploi relativement plus faible que dans les autres pays européens. Cette étude s’appuie sur les données de compétences de base en littératie et en numératie de l’enquête PIAAC (Évaluation des compétences des adultes) menée par l’OCDE en 2012, seule enquête internationale traitant des compétences des adultes.
https://www.strategie-plan.gouv.fr/publications/une-nouvelle-approche-de-linadequation-competences
KALTCHEVA, Rossitza, KOSTULSKI, Katia. De l’isolement professionnel à la restauration de la fonction psychologique du collectif : la santé au travail, entre soliloque et pensée dialogique : le cas de l’intervention à l’ingénierie Renault.  Conservatoire national des arts et métiers, 25/11/2019, 382 pages
Cette thèse trouve sa genèse dans une intervention en psychologie du travail, réalisée au sein de l’entreprise Renault, sous les modalités de la clinique de l’activité. L’intervention s’est articulée autour de deux volets : montage en usine et conception industrielle. La thèse porte sur le second terrain, conduit au Technocentre Renault. Le dispositif dialogique déployé a permis de faire reculer l’isolement professionnel en développant la fonction psychologique du collectif. La thèse soutient la possibilité de rendre compte de ce développement. Les analyses caractérisent des situations d’isolement réalisant des discours désertés par autrui ainsi que des dialogues, habités par autrui, signe d’un développement de la fonction psychologique du collectif. Les analyses interrogent les conditions d’installation d’un dispositif dialogique pérenne à l’ingénierie Renault. La conclusion met en exergue la fonction vitale du dialogue professionnel pour l’efficacité et la santé au travail.
https://hal.science/tel-02538634v1
BRISTIELLE, Antoine, BUCHER, Anne, CUSSET, Pierre-Yves. Jeunesse d'hier et d'aujourd'hui : le grand déclassement ?.  Haut commissariat à la stratégie et au plan, 10/2025, 12 pages
Cette note propose une compilation de données couvrant les grands domaines du niveau et de la qualité de vie des jeunes de moins de 30 ans : diplômes, emploi, revenus et prélèvements, patrimoine et logement, conditions de travail, famille et temps libre. Les jeunes sont, bien plus souvent que par le passé,diplômés du supérieur : un sur deux contre un sur cinq au milieu des années 1970. Mais l’insertion professionnelle est devenue plus difficile et la précarité de l’emploi (CDD, intérim, etc.) s’est développée, surtout en début de carrière. En 2023, 35% des jeunes de moins de 25 ans sont en emploi et, parmi eux, seuls 43 % occupent un emploi stable (CDI ou poste de fonctionnaire). Ils étaient 75% en 1982 parmi les 45% de jeunes en emploi. Les générations actuelles travaillent en moyenne moins d’heures au cours d’une année et au cours de leur vie malgré l’allongement de la vie professionnelle jusqu'à la retraite. Les conditions de travail des jeunes ne se sont pas améliorées. En plus du développement des horaires atypiques, le travail s’est intensifié et le rythme de travail est de plus en plus dicté par des contraintes techniques, organisationnelles et hiérarchiques avec des délais courts à respecter. Les jeunes sont plus fréquemment
soumis à un contrôle hiérarchique permanent (29% en 2019 contre 17% en 1984), et près d’un tiers (32% en 2019) déclarent travailler toujours ou souvent sous pression. Le manque de reconnaissance et le sentiment de déclassement se sont accentués au fil des générations.
https://www.strategie-plan.gouv.fr/publications/jeunesse-dhier-et-daujourdhui-le-grand-declassement
DRONNE-CARON, Aline, PIERRE, Amélie, BELHACENE, Julie. Quand écologie et travail dialoguent : pourquoi l’écologie doit s’intéresser aux conditions de travail et au dialogue social dans l’entreprise.  Aract Grand Est, 10/2025, 11 pages
La transition écologique en entreprise implique des enjeux profonds : décarbonation, évolution des métiers et adaptation des conditions de travail. Pour que leur projet écologique soit efficace, l’Aract Grand Est a accompagné cinq entreprises pour leur permettre de concilier écologie, santé au travail et dialogue social.
Ce carnet d’interventions est un recueil de cas d'entreprises ayant développé des projets écologiques tout en prenant en compte les conditions de travail. Il présente les enseignements tirés de ces accompagnements. Il met en lumière la manière dont les entreprises peuvent intégrer les enjeux écologiques dans leurs activités tout en préservant la qualité de vie au travail.
On y découvre ainsi comment ces structures ont intégré les enjeux écologiques dans le travail réel, repensé leurs espaces, ou encore adapté leurs organisations face aux normes écologiques. Chaque cas d'entreprise est contextualisé, la démarche explicitée et les enseignements tirés présentés. Certains accompagnements sont illustrés par des témoignages vidéos, accessibles directement depuis le document.
https://www.anact.fr/carnet-dinterventions-ecologie-et-travail
ZIZZO, Carmelo. Quelles entreprises pratiquent la gestion des compétences ?.  France Stratégie La note d'analyse n° 77, 04/2019, 8 pages
Alors que les difficultés de recrutement en matière d’emplois qualifiés risquent de s’accentuer avec la diffusion des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, les entreprises ont un rôle important à jouer pour améliorer l’appariement entre leurs besoins et les compétences détenues par les individus. Le secteur d’activité de l’entreprise, sa taille, une organisation cohérente des ressources humaines avec ses objectifs stratégiques sont les principaux facteurs déterminants dans la mise en œuvre d’une gestion des compétences par les entreprises. Ils reflètent des pratiques différenciées de gestion de la main-d’œuvre dont la gestion des compétences est une composante, à côté des statuts d’emploi, des types de contrat ou du temps de
travail. La GPEC réaffirme l’importance pour les entreprises de lier stratégie et gestion des ressources humaines et le rôle central des salariés comme facteur clé de développement et d’innovation.
https://www.strategie-plan.gouv.fr/publications/entreprises-pratiquent-gestion-competences
MELLOT, Dorian, DEBORD, Florence. L’institution du dialogue social dans les entreprises du secteur privé.  Université de Lyon 2, 12/2023, 742 pages
Le syntagme « dialogue social » est présent dans le discours du Législateur pour motiver ses réformes des relations collectives et dans le discours législatif lui-même au bénéfice de ces même réformes. Cependant, il n’est défini par aucun de ces discours, malgré trois chapitres du code du travail qui y sont consacrés et un article relatif à la formation des salariés, des employeurs ou de leurs représentants à celui-ci. Il s’agit donc dans cette thèse de déterminer ce qui le singularise d’autres expressions qui pourraient être tenues pour synonymes, comme celle de « relations collectives ». Le cas échéant, nous cherchons à identifier le modèle de relations collectives que le Législateur signifie par l’emploi et l’institution de ce syntagme. Il nous apparaît que ce modèle repose sur la décentralisation de la production normative, entendue comme un repositionnement de l’Etat afin de permettre une adaptation des organisations économiques à leur environnement économique et financier.
https://theses.hal.science/tel-04529083v1/file/these_internet_mellot_d.pdf
HALPERN, Gabrielle. Les identités professionnelles à l’épreuve de l’intelligence artificielle.  Fondation Jean Jaurès, 10/2025, 9 pages
Comment l’intelligence artificielle (IA) reconfigure-t-elle nos métiers et, plus profondément, notre rapport à l’identité professionnelle ? Si "on devient ce que l’on fait", que devient-on lorsque l’on délègue une partie de son activité à une machine ? En s’appuyant sur les sciences cognitives et sur une série d’entretiens, la philosophe Gabrielle Halpern montre que l’IA influence nos gestes, nos réflexes et même notre cerveau, risquant d’uniformiser les compétences et les identités. Mais tout dépend de la relation que nous entretenons avec l’outil et de ce qu’on lui délègue.
https://www.jean-jaures.org/publication/les-identites-professionnelles-a-lepreuve-de-lintelligence-artificielle/
https://www.jean-jaures.org/wp-content/uploads/2024/09/logo.svg
CUNY-GUERRIER, Aude, PIERRETTE, Marjorie. Temporalités d’usage des logiciels de soin en EHPAD et effets sur l’intensité, l’autonomie, le sens et le collectif.  Le travail humain Vol. 88, n° 3, 10/2025, p. 227-253
Les logiciels de soin sont déployés en établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), notamment pour permettre aux soignants d’améliorer la traçabilité et la transmission des informations. L’étude présentée dans cet article a pour objectifs : (1) de décrire les temporalités d’usages des logiciels de soins d’aides-soignants et d’infirmiers exerçant en Ehpad, (2) d’analyser les effets perçus associés à ces temporalités en matière d’intensité quantitative et qualitative, d’autonomie, de sens et de collectif, (3) d’identifier les stratégies sous-jacentes à la gestion des temporalités d’usages des logiciels de soins par les soignants. Le fait de pouvoir jouer sur la temporalité d’usage semble constituer une marge de manœuvre importante pour les soignants qui cherchent à réguler des difficultés variées et ainsi à limiter les effets négatifs sur l’intensité de travail et le sens du travail, l’autonomie et le collectif. La discussion oriente vers la nécessité d’une amélioration des conditions matérielles et technologiques, ainsi que temporelles et organisationnelles, accompagnant les usages des logiciels de soins, notamment lors d’un usage en temporalité réelle. La nécessité de mieux articuler les temporalités d’usages individuels des logiciels à l’échelle de l’activité collective des soignants est également discutée.
https://shs.cairn.info/revue-le-travail-humain-2025-3-page-227?lang=fr
Recueil des bonnes pratiques : avoir un CSE avec un bon niveau de dialogue social.  Aract Bourgogne-Franche-Comté, 10/2025, 12 pages
Ce recueil des bonnes pratiques de dialogue social avec le CSE en entreprise tire les enseignements des retours d’expérience de ces entreprises. Son objectif est de montrer les conditions de la réussite d’un dialogue social de qualité.
12 structures - 38 représentants du personnel et des directions interrogés - Entreprises de 22 à 1400 salariés - Différents secteurs d’activité (conseils, organisme de formation, agro-alimentaire, coopérative agricole, conception de logiciels, fabrication de jeux en bois, géotechnique, centre de loisirs, sanitaire et médico-social, conception et construction de centrales nucléaires) - 5 structures étaient multi-sites. Avec ou sans organisations syndicales.
Ce recueil tire les enseignements des retours d’expérience de ces entreprises.
https://www.anact.fr/recueil-des-bonnes-pratiques-avoir-un-cse-avec-un-bon-niveau-de-dialogue-social
ANGELERGUES, Gaëlle, CONDOMINES, Bérangère. Le rôle de la GRH-Territoriale dans la fabrique de pratiques inclusives : la sécurisation des travailleurs vulnérables par le groupement d’employeurs.  Revue de gestion des ressources humaines n° 137, 09/2025, p. 21-38
Parmi les pratiques collectives de GRH sur un territoire, le groupement d’employeurs (GE) intègre de façon statutaire une obligation de sécurisation des parcours des salariés vulnérables au moyen de l’intermédiation territorialisée. S’appuyant sur trois études de cas réalisées au sein de groupements d’employeurs, nos résultats confirment que ce dispositif est perçu comme un outil de "déprécarisation" et révèlent trois pratiques de sécurisation, au niveau collectif et territorial. L’opérationnalisation de cette inclusion repose soit sur une équité catégorielle soit sur une équité d’opportunité en fonction du potentiel capacitant du GE et de son environnement. En comparaison à l’approche intra-organisationnelle des entreprises adhérentes, la GRH-Territoriale enrichit la réponse aux vulnérabilités, en favorisant le pouvoir d’agir.
https://shs.cairn.info/revue-revue-de-gestion-des-ressources-humaines-2025-3-page-21
DEL, HERBAUT, Estelle. Vers un « nouvel équilibre » familial ? L’égalité de genre et les représentations de la parentalité en France et en Suède.  Sociologie Vol. 16, 10/2025, p. 251-267
La théorie du « nouvel équilibre », proposée par Gøsta Esping-Andersen et Francesco Billari en 2015, suggère que l’égalité de genre extensive, c’est-à-dire dans la sphère professionnelle et dans la sphère domestique, contribue à rendre la parentalité plus attractive. Mais cette relation semble varier selon les contextes et s’observe apparemment surtout dans les pays nordiques. À partir des données de l’enquête ISSP 2012, l’article met à l’épreuve cette théorie en examinant la relation entre l’égalité de genre et les représentations de la parentalité en France et en Suède. En Suède, où les pratiques domestiques sont plus égalitaires, l’égalité dans le couple est associée à des perceptions moins négatives de la parentalité, soutenant l’idée d’un renouveau des relations familiales. En revanche, en France, aucune association n’est observée ; les représentations parentales restent plus pessimistes, quel que soit le niveau d’égalité dans les couples. L’étude met en lumière le rôle des politiques nationales. Les politiques suédoises, qui favorisent le partage des congés parentaux, encouragent ainsi des modèles de coresponsabilité et une vision positive de la parentalité. Au contraire, en France, le soutien limité à l’enrôlement paternel semble entraver la possibilité d’une dynamique similaire.
https://shs.cairn.info/revue-sociologie-2025-3-page-251?lang=fr
DENIS, Jean-Michel, LEGE, Philippe, CASASO, Arnaud, BOEGLIN-HENKY, Mathilde. Ma petite entreprise, connait (pas) la crise… Enquête sur les pratiques de dialogue social en Ile-de-France dans entreprises inférieures à 250 salariés durant la Covid-19.  ISST Institut des sciences sociales du travail, 01/2025, 86 pages
Cette étude - qui a bénéficié du soutien de la Drieets Ile-de-France - porte sur les pratiques de dialogue social dans les TPE-PME de moins de 250 salariés en Île-de-France sur la période dite de crise sanitaire. Il s’agit de savoir si les pratiques de dialogue social ont pu jouer un rôle pour anticiper et gérer les situations de crise dans ces entreprises et de quelle manière. Ce travail s’appuie sur deux présupposés : d’une part le dialogue social est considéré comme une ressource essentielle en période de crise, d’autre part les grandes entreprises semblent mieux équipées pour gérer ces situations grâce à leurs structures de support et instances de représentation. L’étude se concentre donc sur les réponses internes de ces petites unités de production face à la « crise », notamment sur leur capacité à s’approprier le dialogue social durant ces périodes.
https://hal.science/hal-05262055v1
QUINTEAU, Raphaë. Low-tech, low-great ? Repenser le travail et l'économie.  Les études de la Fabrique écologique n° 7, 04/2025, 88 pages
La démarche low-tech se présente comme une alternative aux modèles productivistes en repensant la manière dont les objets, infrastructures et services sont conçus, utilisés et réparés. Elle met en avant la sobriété technologique, la relocalisation des savoir-faire et l’autonomie des usagers, tout en réduisant l’empreinte environnementale des activités humaines. Toutefois, son intégration dans le monde du travail et de l’emploi se heurte à des résistances institutionnelles et économiques, qui en limitent l’adoption à grande échelle.

Les acteurs institutionnels et syndicaux interrogés témoignent d’une faible appropriation du concept de démarche low-tech. Certains y voient une opportunité d’innovation et de résilience, tandis que d’autres expriment une crainte de régression technologique et de perte de compétitivité. Ce décalage entre les ambitions de la démarche low-tech et la logique dominante de croissance illustre les difficultés d’un changement de paradigme économique. De plus, si la notion de low-tech est valorisée dans les discours autour de la transition écologique, elle peine à se traduire en mesures concrètes de soutien.

Les huit études de cas menées dans les secteurs de la construction, du numérique, de la mobilité et de l’agriculture montrent que la démarche low-tech n’est pas simplement une question de choix techniques, mais qu’elle implique une transformation des modes de production et d’organisation du travail. À La Facto, association d’architecture participative, la recherche de sobriété matérielle s’accompagne d’une remise en cause du rôle traditionnel de l’architecte, en privilégiant des chantiers collectifs et des matériaux de réemploi. Pièces2mobile, spécialisée dans la réparation et le reconditionnement de téléphones, se heurte quant à elle aux restrictions imposées par les fabricants et à un cadre réglementaire qui privilégie encore le recyclage au détriment du réemploi. Dans le secteur agricole, la Ferme de Gisy souligne que les pratiques low-tech, bien qu’écologiquement et socialement vertueuses, restent économiquement fragiles, car elles nécessitent plus de main-d’œuvre et sont peu soutenues par les aides publiques.

L’un des aspects majeurs mis en avant dans le rapport est la dimension sociale de la low-tech. Dans plusieurs structures, elle favorise l’autonomie des travailleurs, la transmission des savoirs et la démocratisation du travail. Une organisation comme Les Cyclopes qui œuvre dans la cyclo-logistique et la réparation de vélos, montre comment ces pratiques permettent d’ouvrir des opportunités d’emploi à des personnes éloignées du marché du travail. Toutefois, la mixité et l’accessibilité restent des défis : certains secteurs, comme la mécanique et la construction, restent majoritairement masculins.
Les dynamiques territoriales et collectives jouent un rôle clé dans le développement de la low-tech. À Rosny-sous-Bois, la Direction recherche et innovation territoriale (DRI) de la ville a intégré des principes de construction low-tech dans ses projets d’écoles, en favorisant, entre autres, l’utilisation de matériaux biosourcés et locaux. Cette initiative illustre le potentiel des collectivités locales à accompagner ces transformations, bien que les contraintes réglementaires et budgétaires limitent encore leur portée. De manière plus générale, les structures s’inscrivant dans une démarche low-tech s’appuient souvent sur des réseaux et des collaborations locales denses. Antanak, spécialisée dans la récuération, réparation et installation de logiciels libres sur des appareils numériques, fonctionne sur un modèle horizontal où les usagers apprennent à réparer leurs équipements tout en s’intégrant dans un collectif solidaire.
Cependant, le développement de la low-tech se heurte à des freins économiques et institutionnels importants. La majorité des structures rencontrées peinent à assurer leur pérennité financière. Les subventions publiques sont souvent orientées vers l’innovation technologique, laissant peu de place aux projets low-tech qui privilégient le réemploi et la réduction des consommations. Certaines initiatives réussissent à s’insérer dans des modèles économiques alternatifs, comme les AMAP agricoles, mise en place par la Ferme de Gisy et la Ferme Sapousse. Cette dernière a fortement travaillé sa résilience en gagnant en autonomie sur les plans technologique, agricole et financier, grâce à des réseaux d’entraide. Mais ces alternatives restent minoritaires face à un marché encore largement dominé par la course à l’innovation et à la productivité. La reconnaissance institutionnelle de ces pratiques est également limitée : les marchés publics et les réglementations environnementales favorisent encore des approches standardisées, qui tendent à exclure les solutions low-tech et les expérimentations.
Une autre tension relevée dans le rapport concerne la récupération et la marchandisation de la low-tech. Certaines structures, comme la Ferme Sapousse, s’inquiètent de voir des entreprises ou des collectivités utiliser le terme « low-tech » comme un simple argument marketing, sans réelle remise en question de leur mode de production. Ce risque de « low-techwashing », d’après La Facto, met en lumière la nécessité de préserver une approche critique et exigeante de cette démarche.
Enfin, le rapport insiste sur la nécessité de penser la low-tech comme un levier de transformation systémique du travail et de l’économie. La transition écologique ne pourra aboutir sans une refonte des critères de performance économique : tant que la croissance et la compétitivité resteront les principaux indicateurs de réussite, les alternatives low-tech peineront à s’imposer. De plus, une réappropriation démocratique des choix productifs semble indispensable, afin que les travailleurs et citoyens puissent décider collectivement quels objets et infrastructures doivent être produits, et dans quelles conditions.
La démarche low-tech ne peut se limiter à une alternative technique : elle implique une réorganisation du travail, de l’économie et des politiques publiques. Pour qu’elle devienne une réelle alternative au modèle dominant, il est essentiel d’adapter les politiques de financement et de réglementation, de favoriser des écosystèmes de coopération locale, et de redonner une valeur sociale et économique aux métiers de la réparation, de l’entretien et du réemploi.
https://www.lafabriqueecologique.fr/etude-n7-low-tech-low-great-repenser-le-travail-et-leconomie/
VANDAELE, Kurt. De sombres perspectives : l’évolution du taux de syndicalisation en Europe depuis 2000.  Etui, 2019, 64 pages
Ce rapport présente des données descriptives concernant les évolutions du nombre de membres et le taux de syndicalisation au niveau agrégé, dans 32 pays européens depuis 2000, en se focalisant tout particulièrement sur la pyramide des âges au sein des syndicats. Les variations entre pays en termes de taux de syndicalisation demeurent élevées. De manière générale, le nombre des membres et le taux de syndicalisation s’inscrivent à la baisse dans la plupart des pays, tout particulièrement en Europe centrale et orientale. Non seulement les syndicats doivent lutter pour que le taux de syndicalisation suive le rythme d’un taux d’emploi à la hausse, mais ils doivent également faire face à un phénomène de vieillissement menaçant leur existence. Le nombre de jeunes qui se sont affiliés à un syndicat au cours de ces dernières années s’est encore réduit dans la plupart des pays européens. L’âge moyen des membres des syndicats augmente et il est supérieur à la moyenne d’âge des travailleurs et des salariés en général. Simultanément, même si les jeunes ont généralement une opinion positive des syndicats, leurs connaissances à ce sujet sont insuffisantes.
https://www.etui.org/fr/publications/livres/de-sombres-perspectives-l-evolution-du-taux-de-syndicalisation-en-europe-depuis-2000
AESCHLIMANN, Marie-Do, ANTOINE, Jocelyne, DARCOS, Laure, MONIER, Marie-Pierre. Rapport d'information fait au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes sur la place des femmes dans les sciences.  Sénat, 10/2025, 229 pages
Moins d’un tiers des chercheurs scientifiques et à peine un quart des ingénieurs en France sont des femmes. Cette sous-représentation massive n’est pas une fatalité : elle résulte de biais, de stéréotypes, d’inégalités et de violences qui jalonnent le parcours scolaire et professionnel des filles et des femmes. À l’issue de huit mois de travaux, après avoir entendu près de 120 personnes, les rapporteures formulent 20 recommandations de nature à donner aux femmes et aux filles toute leur place dans les parcours et carrières scientifiques. Un enjeu d’égalité, de justice mais aussi d’innovation scientifique et de compétitivité économique.
Les auteurs formulent des recommandations pour faciliter le recrutement et la poursuite de carrière des femmes, notamment :
- Ajuster les procédures de recrutement et de promotion des enseignants et enseignants-chercheurs (quotas de genre, formations aux biais de genre des jurys de recrutement, programmes d'accompagnement et de mentorat des femmes) ;
- Valoriser des politiques de recrutement et de promotion positives et proactives en faveur des femmes au sein des entreprises (sensibiliser chefs d'entreprise et DRH aux enjeux de la diversité des recrutements comme facteur d'innovation et de performance économique) ;
- Faciliter le déroulé de carrière des femmes scientifiques (réforme du congé paternité et du congé parental, mesures en faveur d'une meilleure articulation des temps) ;
- Renforcer la lutte contre le sexisme ordinaire et les VSS (création des espaces protecteurs pour que les femmes restent dans les métiers scientifiques, politiques en faveur de l'égalité femmes-hommes et de lutte contre les VSS dans l'ensemble des organisation académiques, valorisation du travail des chargées de mission égalité et diversité, formation obligatoire à la lutte contre les VSS et à la culture de l'égalité).
https://www.senat.fr/rap/r25-009-1/r25-009-11.pdf
THEODORI, Dimitra. Enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS) 2024 : progrès, défis et inégalités persistantes.  Etui, 10/2025, en ligne
Les premiers résultats de l'enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS) 2024, l'enquête phare d'Eurofound, révèlent à la fois des améliorations et des inégalités persistantes. Menée dans 35 pays, l'enquête examine l'évolution des conditions de travail dans un contexte de changements technologiques, de transition écologique, de changement climatique et d'évolutions démographiques. Elle met également en lumière les différences sectorielles. L'auteure présente un bref aperçu des résultats.
https://www.etui.org/fr/news/enquetes-europeennes-sur-les-conditions-de-travail-ewcs-2024-progres-defis-et-inegalites
HEVIN, Samuel, DORGE, Marie. Améliorer les conditions de travail en CAE : quelle place pour la négociation collective et les accords d’entreprise ?.  APMC Smart, 03/2025, 10 pages
En France, les « ordonnances Macron » de 2017 ont profondément changé les règles du droit du travail en simplifiant le dialogue social en entreprise. Entre autres « simplifications », elles avaient pour ambition de rendre plus incitative la mise en place d’accords d’entreprise, afin de créer du droit au plus près du travail, quitte à être plus faibles que les conventions collectives (ou accords de branche). Si cela représentait un recul du droit du travail – conquis par de longues luttes syndicales – pour la plupart des organisations, est-ce que cela ne constituerait-il pas, pour d’autres, une opportunité de créer du droit là où il n’en existait pas
https://hal.science/hal-05207009v1
GIRAUD, Frédérique, MORALDO, Delphine. Création d’un nouveau métier et recomposition de la division du travail. Les infirmières en pratique avancée à la recherche de leur place dans l’espace professionnel médical.  Sociologie Vol. 16, 10/2025, p. 289-308
L’article étudie, à partir du cas particulier des « infirmiers en pratique avancée » (IPA), la réorganisation d’un espace professionnel – ici celui du travail médical – occasionnée par la création d’un nouveau métier et la manière dont les acteurs s’approprient, donnent un sens et ainsi « fabriquent » ce métier. En 2016, la loi de modernisation du système de santé prévoit la création d’un exercice infirmier IPA, et d’un diplôme de niveau master 2 qui donne aux infirmières des prérogatives nouvelles dont certaines étaient jusqu’alors réservées aux médecins. Se fondant sur 25 entretiens biographiques et sur les données d’un questionnaire administré à 277 IPA en poste, l’article montre comment leur arrivée reconfigure localement la division du travail médical vis-à-vis des infirmières, des médecins et des cadres de santé. Il étudie ensuite les modalités, socialement différenciées, suivant lesquelles les IPA construisent leur posture professionnelle entre deux pôles, celui des « super infirmières » et celui des « mini-médecins ». Plus généralement, ce cas est révélateur des nombreux mécanismes intervenant dans la création d’un nouveau métier, de l’émergence d’un faisceau de tâches à son appropriation par les personnes qui l’accomplissent. En définitive, la définition d’une expertise spécifique à partir d’une nouvelle activité dépend des négociations opérées sur le lieu de travail par les personnes effectuant cette activité, de leurs aspirations et de leurs trajectoires sociales individuelles, et des contraintes organisationnelles qui pèsent sur elles.
https://shs.cairn.info/revue-sociologie-2025-3-page-289?lang=fr
FOUCHER, Antoine. Décrochage démographique : cinq révolutions du marché du travail.  La collection du Plan n° 10, 10/2025, 12 pages
Le ralentissement démographique de la France fait entrer entreprises et salariés dans une nouvelle époque. Cette note du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan présente les cinq révolutions du marché du travail qui seront provoquées par la contraction attendue de la population active à l’horizon 2035 : les difficultés de recrutement des entreprises vont s’intensifier et devenir la norme, la France va définitivement sortir du chômage de masse, le rapport de force entre les salariés et les entreprises va s’inverser, le temps passé à la retraite va diminuer, la dimension économique de l’immigration va s’intensifier.
https://www.strategie-plan.gouv.fr/publications/decrochage-demographique-cinq-revolutions-du-marche-du-travail
v=beta&amp : https://media.licdn.com/dms/image/v2/D4E22AQHrFaRX0Q5ZsQ/feedshare-shrink_480/B4EZovt2D1KkAY-/0/1761737139670?e=1763596800&
BUSCATTO, Marie, KARTTUNEN, Sari, PROVANSAL, Mathilde. Gender-Based Violence in Arts and Culture. Perspectives on Education and Work.  Open Book Publishers, 233 pages
Ce livre propose une exploration innovante du problème omniprésent des violences sexistes et sexuelles dans les domaines de l’art et de la production culturelle. 3 chapitres présentent un focus sur la France :

- L'opéra français : un monde professionnel hanté par les violences sexistes et sexuelles
Le monde de l'opéra est propice aux violences sexistes, commises principalement par des hommes puissants envers les femmes, et plus encore lorsqu'elles sont chanteuses. Il privilégie encore un faible niveau de dénonciation auprès de la hiérarchie ou d'une autorité extérieure, tant par les victimes que par les témoins. De nombreux éléments structurels contribuent à la production et à la légitimation de violences sexistes récurrentes : blagues salaces, remarques désobligeantes sur l'apparence physique, flirts insistants, etc. Parmi ceux-ci figurent l'hypersexualisation des personnages féminins sur la scène lyrique, l'accent mis sur la séduction physique des chanteuses pour être recrutées, la forte incertitude qui pèse sur l'emploi et la carrière de ces artistes, et la tolérance du personnel lyrique envers les « excès » et les comportements sexistes et sexuels des grands noms de l'opéra en raison de leur « génie » et de leur liberté artistique. De par leur nature même, les violences sexistes nuisent à la carrière des femmes qui les subissent, car elles génèrent un manque de confiance en elles, des sentiments de honte ou de colère : elles peuvent entraîner l’exclusion si elles dénoncent ces actes, ou l’auto-exclusion si elles sont personnellement affectées. Mais elles ont également une influence potentiellement négative sur leur carrière, dans la mesure où ces femmes sont contraintes de développer des stratégies qui entravent leur insertion professionnelle afin de se protéger. Cela inclut des efforts pour « stopper la séduction » (Buscatto, 2021), et donc, incidemment, pour limiter les interactions avec les hommes de pouvoir qui contrôlent pourtant les ressources nécessaires à l’obtention d’un emploi et à la reconnaissance. Les violences sexistes affectent ainsi également la lente féminisation du travail artistique (Buscatto, 2018).

- Les violences sexistes dans les écoles d'art françaises et la reproduction des inégalités de genre dans l'art contemporain
Cette étude de cas révèle que les violences sexistes ne disparaissent pas dans les contextes où les femmes sont majoritaires. Comme dans d'autres disciplines artistiques comme l'opéra ou le théâtre (voir les chapitres 2 et 7 de cet ouvrage), les diverses formes de violences sexistes subies par les étudiantes en art s'inscrivent dans des pratiques de travail routinières et des représentations partagées au sein des écoles d'art, qui contribuent à les occulter et à les réduire au silence. Les VSS limitent le champ des possibles des femmes en matière de pratique artistique. Ensuite, elles freinent la professionnalisation des étudiantes en restreignant leur accès aux normes et aux réseaux professionnels du monde de l'art contemporain. Sans un accès libre aux règles de l'art et aux réseaux professionnels, certaines femmes exercent, à terme, moins de contrôle sur leur carrière artistique.

- Des rumeurs aux signalements : les dénonciations des violences sexistes dans la musique électronique en France
Dans l'écosystème de la musique électronique, la dénonciation publique et l'exclusion des accusés agissent comme un processus d'altération, dans un monde social imaginé comme une communauté soudée et fermée, comparable à une famille où les violences sexuelles sont censées être proscrites – ou du moins devraient être traitées en interne, à l'abri des regards. Par ailleurs, les auteurs ne sont sanctionnés que si des individus reconnus, de préférence masculins, ou des collectifs entiers, se portent lanceurs d'alerte, légitimant ainsi les accusations. Enfin, la lutte contre les violences sexistes semble avoir acquis le statut de cause politique reconnue, mais cette politisation ne garantit pas que chaque dénonciation individuelle soit accueillie comme valable par ses pairs. De plus, des accusations publiques « exemplaires » peuvent paradoxalement dissuader les victimes de s'exprimer, sans compter les autres obstacles rencontrés tout au long du processus de dénonciation. L'éthique égalitaire, du moins en ce qui concerne la prise de position contre les violences sexistes, ne perturbe pas fondamentalement l'organisation genrée du monde de l'art.
https://www.openbookpublishers.com/books/10.11647/obp.0436
HAMEL, Jean-Félix. Ubérisation et travail ubérisé : la déshumanisation du travail moderne.  Le travail humain n° 88, 10/2025, p. 203-225
Afin d’ouvrir la voie à l'étude scientifique en psychologie du travail et des organisations (PTO) du travail ubérisé, l'auteur propose un panorama de la recherche internationale ayant traité des formes d’emploi et de travail associées au phénomène d’ubérisation (c’est-à-dire, le travail ubérisé) en sciences humaines et sociales afin de clarifier ces termes. Il établit que l’ubérisation correspond à un phénomène macrosocial relatant la naturalisation du cadre de pensée néolibéral au sein du monde du travail – c’est-à-dire l’application d’une logique strictement marchande à tout, y compris l’humain. Découlant de ce cadre, le travail ubérisé désigne une organisation du travail émergente par laquelle un pouvoir prescriptif est installé et maintenu sur un ensemble de travailleurs indépendants par une organisation grâce aux outils numériques (plateformes, algorithmes). Puisque ces phénomènes semblent véhiculer une réduction des travailleurs à de simples variables économiques, il propose un cadre théorique novateur selon lequel le processus psychologique de déshumanisation, en dépit de ses conséquences néfastes, expliquerait leur reproduction sociale et idéologique.
https://shs.cairn.info/revue-le-travail-humain-2025-3-page-203?lang=fr
RIBEROLLES, Claudie, BRULHART, Franck. Télétravail et épuisement professionnel au sein de l’hôpital public : analyse du rôle médiateur des interactions entre sphères de vie.  @GRH n° 3, 09/2025, p. 41-72
Cette étude examine l’impact de l’intensité du télétravail sur l’épuisement professionnel des agents administratifs hospitaliers, en se focalisant sur la dimension émotionnelle de ce phénomène et en intégrant le rôle médiateur des effets des interactions positives et négatives entre les sphères de vie professionnelle et privée. Les auteurs mettent en évidence l’ambivalence du télétravail, pouvant à la fois protéger de l’épuisement émotionnel et renforcer les exigences professionnelles, avec des répercussions sur la santé au travail. L’analyse repose sur un questionnaire administré entre janvier et mai 2023. Les résultats, obtenus via une modélisation par équations structurelles, montrent que l’intensité du télétravail réduit directement l’épuisement émotionnel, tout en exerçant des effets indirects via les interactions entre les sphères de vie. Il favorise l’enrichissement mutuel entre vie professionnelle et privée, atténuant ainsi l’épuisement émotionnel, mais accentue les interférences négatives de la vie privée sur le travail, aggravant l’épuisement émotionnel des télétravailleurs. Pour les auteurs, ces résultats soulignent la nécessité d’une gestion stratégique du télétravail pour en optimiser les bénéfices, tout en en limitant les risques. S’il constitue un levier de protection de la santé au travail, il peut aussi exacerber les conflits entre les sphères de vie, notamment en favorisant l’interférence de la vie privée sur la vie au travail, facteur clé de l’augmentation de l’épuisement émotionnel.
https://shs.cairn.info/revue-agrh1-2025-3-page-41
CHABBERT, Emmanuelle, REY, Frédéric. Développement des compétences et des apprentissages dans les petites entreprises.  Institut de recherches économiques et sociales (IRES), 09/2019, 128 pages
Les salariés des petites entreprises accèdent encore insuffisamment à la formation et à ses financements. Ils constituent un public prioritaire de la loi du 5 septembre 2018, qui modifie le système de formation professionnelle en profondeur. Cette étude fondée sur des entretiens avec des dirigeants et salariés d’entreprises, des acteurs et négociateurs de la formation, apporte un éclairage de terrain aux partenaires sociaux sur les pratiques de formation dans les TPE/PE.
Qu’ils exercent dans la vente de produits d’assurance, la création de produits culturels ou la rénovation énergétique de l’habitat, les dirigeants et salariés enquêtés ont insisté sur les exigences d’adaptation permanente des compétences. La formation interne, le compagnonnage et les pédagogies basées sur l’expérience, l’autoformation en ligne et les échanges entre pairs y contribuent, mais ces pratiques restent souvent informelles et font peu l’objet de demandes de financements.
Quatre principaux axes d’enrichissement des politiques de formation en direction des petites entreprises et de leurs salariés sont explorés dans l’étude :
Encourager les logiques de construction des compétences observées dans certaines petites entreprises, pour répondre aux évolutions de plus en plus rapides des métiers ;
Généraliser la reconnaissance des compétences des salariés des TPE/PME en favorisant leur accès individuel aux nouveaux droits attachés aux personnes – Conseil en évolution professionnelle, Compte personnel de formation, Accès à la certification professionnelle par blocs de compétences, via la Validation d’acquis de l’expérience ;
Reconnaître, optimiser et faire essaimer les pratiques pédagogiques des « petites entreprises apprenantes » en développant des parcours hybrides et des Formations en situation de travail dans le nouveau cadre légal ;
Renforcer le rôle de mutualisation des branches en matière d’ingénierie pédagogique, d’organisation des dispositifs et d’appui RH aux petites structures.
Autorisés par le nouveau cadre juridique, ces axes de progrès reposent sur la responsabilité des partenaires sociaux dans la négociation de dispositifs répondant au plus près aux besoins des salariés des petites entreprises.
https://ires.fr/publications/cfdt/developpement-des-competences-et-des-apprentissages-dans-les-petites-entreprises/
HELFFERICH, Barbara, MAGLIETTA, Valentine, OLCZAK, Victoire. Implementing Equality: Delivering Pay Transparency for Professionals and Managers.  Eurocadres, 11/2024, 204 pages
Ce rapport aborde la question de l'écart salarial persistant entre les femmes et les hommes parmi les cadres et les managers de l'Union européenne. Il vise à garantir que les professionnels et les managers de toute l'Europe disposent des outils nécessaires pour soutenir la transposition et la mise en œuvre réussies de la directive européenne sur la transparence salariale au niveau national. L’une des caractéristiques clés de ce rapport est son approche par pays, qui comprend une analyse complète des cadres de transparence salariale et des efforts en matière de parité salariale entre les femmes et les hommes dans sept États membres de l’UE.
Selon l'Indice d'égalité de genre 2023 de l'European Institute for Gender Equality (EIGE), la France se classe au 6e rang de l'UE avec un score de 75,7 sur 100 points, soit 5,5 points au-dessus de la moyenne européenne. Depuis 1990, le taux d'emploi des femmes en France est passé de 59,6 % à 70,7 % en 2022, contre 76,6 % pour les hommes. En matière d'écart de rémunération entre les femmes et les hommes, la France ne se classe qu'au 18e rang parmi les pays de l'UE, avec un écart brut de 13,9 % pour les salariés à temps plein, supérieur à la moyenne européenne de 12,7 % (Eurostat, 2022). Cet écart est largement dû aux inégalités de volume de travail. Comparées aux hommes, les femmes sont nettement plus susceptibles de travailler à temps partiel et avec des interruptions. Selon l'INSEE, les femmes gagnaient en moyenne 28,5 % de moins que les hommes en 2019, compte tenu de ces facteurs, et plus de 40 % de cet écart est dû aux différences d'horaires de travail.
L'écart d'horaires de travail rémunérés entre les femmes et les hommes se creuse également considérablement avec le nombre d'enfants. En moyenne, les mères d'un enfant travaillent 11,5 % de moins que les pères d'un enfant. Cet écart atteint 19,9 % lorsqu'il y a trois enfants ou plus (INSEE, 2019). Par ailleurs, la France connaît encore une forte ségrégation professionnelle entre les sexes : selon la DARES, les femmes représentaient 91 % des aides-soignants, mais seulement 18 % des ingénieurs informatiques en 2022. Si les inégalités salariales existent dans tous les secteurs de l'économie, elles sont plus marquées (24,2 % en 2022 selon l'INSEE) dans les services mixtes tels que l'information et la communication, les services financiers et l'immobilier. Par conséquent, si l'on considère les pensions directes versées aux personnes de 65 ans et plus, calculées sur la base de l'activité professionnelle passée, l'écart de revenus de retraite entre les sexes est de 39 % (INSEE, 2022).
https://www.eurocadres.eu/publications/implementing-equality-delivering-pay-transparency-for-professionals-and-managers/
BAUDE, Manuel, LARRIEU, Sylvain. Emissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France en 2024.  Insee Première n° 2077, 10/2025, 4 pages
En 2024, les émissions de gaz à effet de serre des unités résidentes françaises, qui incluent certaines émissions à l’étranger pour le transport maritime et aérien notamment, s’élèvent à 404 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), soit 5,9 tonnes par personne, alors que l’empreinte carbone de la France s’élève à 563 Mt CO2 éq, soit 8,2 tonnes par personne. La différence s’explique par les émissions importées pour satisfaire la demande finale française, nettement supérieures aux émissions exportées par la France. Les émissions françaises se replient légèrement en 2024, de 0,9 % (après -6,0 % en 2023). La production d’électricité est moins carbonée, alors que les émissions provenant du transport maritime international augmentent nettement. Au total, les émissions françaises répondant à la demande finale intérieure se replient (-2,9 %), tandis que celles associées aux exportations augmentent légèrement (+1,7 %). L’empreinte carbone diminue quant à elle de 3,4 % (après -6,1 % en 2023), les deux tiers de cette baisse étant attribuables au recul des émissions importées (-4,6 %). Depuis 1990, les émissions françaises ont diminué plus rapidement que l’empreinte carbone, issue aujourd’hui pour moitié des importations.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/8654458
Loi n° 2025-989 du 24 octobre 2025 portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l'emploi des salariés expérimentés et relatif à l'évolution du dialogue social.  Journal officiel de la République française, 24/10/2025
Cette loi transpose trois accords nationaux interprofessionnels (ANI) des 14 novembre 2024 et 25 juin 2025 sur l'emploi des seniors, l'évolution du dialogue social et les transitions professionnelles.
Titre I : renforcer le dialogue social sur l'emploi et le travail des salariés expérimentés (articles 1 à 2)
Titre II : préparer la deuxième partie de carrière (article 3)
Titre III : lever les freins au recrutement des demandeurs d'emploi seniors (article 4)
Titre IV : faciliter les aménagements de fin de carrière (articles 5 à 7)
Titre V : améliorer la qualité du dialogue social (article 8)
Titre VI : assurance chômage (articles 9 à 10)
Titre VII : transitions professionnelles (articles 11 à 13)
BARTEL-RADIC, Anne, SERIZIER, Sophie. L’action climatique transforme-t-elle les stratégies GIRH ? Le cas de la fonction mobilité internationale dans les multinationales françaises.  Revue de gestion des ressources humaines n° 137, 09/2025, p. 3-20
La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) des entreprises multinationales (EMN) représente des enjeux stratégiques et sociétaux cruciaux, et a donné lieu à une vaste littérature académique. Or, celle-ci n’a jusqu’ici que peu abordé la question environnementale de la gestion internationale des ressources humaines (GIRH), qui génère pourtant une empreinte carbone importante à travers la mobilité internationale (MI) des expatriés et des cadres internationaux. Cet article vise à comprendre comment les services MI des EMN abordent la responsabilité environnementale et comment l’action climatique transforme les stratégies de GIRH.
Grâce à une étude de cas multiples menée entre 2021 et 2023 auprès de neuf multinationales françaises, nous identifions les changements mis en œuvre. Dans certaines EMN, des freins mènent à une inaction vis-à-vis du changement climatique. Dans la majorité des cas, les politiques de MI sont “rendues plus vertes”, de manière plus incitative et responsabilisante que contraignante. Une seule EMN étudiée va au-delà et transforme ses stratégies GIRH, en liant la MI au management des talents. Ces résultats contribuent à la compréhension de la mise en œuvre de la RSE sous l’angle des théories néo-institutionnalistes et de l’apprentissage organisationnel, ainsi qu’à l’émergence d’une GIRH verte.
https://shs.cairn.info/revue-revue-de-gestion-des-ressources-humaines-2025-3-page-3?lang=fr
TOUPIN, Cathy, BARTHE, Béatrice, PRUNIER POULMAIRE, Sophie. Du temps contraint au temps construit : vers une organisation capacitante du travail en horaires alternants et de nuit.  Presses Universitaires de France, 2013, p. 75-88
ans un contexte d’expansion constante des horaires atypiques, en particulier alternants et de nuit, l’approche systémique et constructive de l’ergonomie permet d’envisager l’organisation temporelle du travail comme pouvant concourir à la qualité du travail, à la sécurité et la fiabilité des systèmes, ainsi qu’à la santé des hommes et des femmes concernés par ces horaires.
https://shs.cairn.info/ergonomie-constructive--9782130607489-page-75?lang=fr
JABRI, Karima, STERCHELE, Charline. Le bien-être psychologique des agents de la fonction publique en 2023.  Ministère de la transformation et de la fonction publiques, 10/2025, p.189-195
L’enquête TraCov2 aborde plusieurs dimensions des conditions de travail, dont celle du bien-être psychologique, évalué à l’aide de l’indice « WHO-5 » de l’Organisation mondiale de la santé. Celui-ci permet d’identifier : les personnes présentant un risque de « symptômes dépressifs », celles définies comme « épanouies » et celles qui ne sont pas dans ces deux catégories, qualifiées comme étant en situation de bien-être psychologique « satisfaisant ». Ainsi, en 2023, un salarié sur deux présente un score de bien-être psychologique « satisfaisant », qu’il soit dans le secteur public ou dans le privé. Toutefois, les scores associés à l’ « épanouissement » sont un peu plus fréquents dans le privé (33 %, contre 28 %), tandis que ceux liés aux « symptômes dépressifs » le sont un peu plus dans le public (19 %, contre 16 %).
Dans la fonction publique, la proportion de femmes obtenant un score de bien-être « satisfaisant » est plus élevée que celle des hommes (56 %, contre 50 %). Néanmoins, les hommes sont plus souvent identifiés comme « épanouis » (35 %, contre 24 %), tandis que les femmes présentent un risque plus important de « symptômes dépressifs » (21 %, contre 16 %). Ces écarts entre les sexes se maintiennent, mais tendent à se réduire à mesure que l’âge augmente.
À profil identique, parmi les salariés du public et du privé, les employés sont plus exposés que les cadres. Les agents de la fonction publique ne sont pas plus exposés aux « symptômes dépressifs » que les salariés du privé.
Au sein de la fonction publique, des disparités existent en termes de bien- être psychologique entre les métiers. Les professions de la santé et du travail social sont plus fréquemment dans une situation de bien-être psychologique « satisfaisant » que la moyenne (61 %, contre 54 %), alors que les policiers, les militaires et les pompiers sont légèrement en dessous (50 %). Ces derniers ainsi que les ouvriers présentent les scores associés à un risque de « symptômes dépressifs » les plus bas.
https://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/publications/rapport-annuel/ra_2025.pdf
Rapport annuel sur l’état de la fonction publique - édition 2025. Faits et chiffres.  Sdessi, 10/2025, 196 pages
Ce rapport dresse un bilan de l'évolution de l’emploi public, des flux de personnels, des rémunérations, de la formation, du temps de travail et de son organisation. Un dossier sur la santé des agents de la fonction publique permet de savoir comment ils évaluent leur état de santé général ? S'ils ont une maladie ou un problème de santé chronique ou durable ? S'ils sont limités à cause d’un problème de santé dans les activités du quotidien ? Quel est leur niveau de bien-être psychologique ?
https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/rapport-annuel-sur-letat-de-la-fonction-publique-edition-2025
ARDOUIN, Thierry, LAS VERGNAS, Olivier, et al.. Formation et passage à l’action (dossier).  Action publique. Recherche et pratiques n° 25, 10/2025, p. 7-64
Dans le prolongement du colloque « De la formation à l’action : enjeux théoriques, pédagogiques et pratiques » organisé par l’IGPDE le 10 avril 2025, ce numéro revient sur les enjeux qui structurent chacune des étapes d’un processus de formation et sur les conditions qui permettent qu’une formation transforme concrètement les pratiques professionnelles et organisationnelles.
https://shs.cairn.info/revue-action-publique-recherche-et-pratiques-2025-2?lang=fr
CADET, Jean-Paul, ROBERT, Alexie, VERO, Josiane. Les emplois peu qualifiés sont toujours là.  Céreq BREF n° 477, 10/2025, 4 pages
En France, plus d’un salarié sur six occupe encore un emploi dit "peu qualifié" : aides à domicile, agents d’entretien, ouvriers du bâtiment, employés de libre-service,etc. Loin d’avoir disparu, ces emplois se transforment : moins industriels, davantage tournés vers les services, ils sont de plus en plus précaires et concernent plus souvent les femmes, les jeunes et les immigrés. Essentiels mais sous-valorisés, ces métiers révèlent la complexité des savoir-faire invisibles et posent la question de leur reconnaissance et de la sécurisation des parcours.
https://www.cereq.fr/les-emplois-peu-qualifies-sont-toujours-la
AUBLET-CUVELIER, Agnès. Prévention des risques professionnels : vers une meilleure prise en compte des différences entre femmes et hommes ? (Dossier).  Hygiène et sécurité du travail n° 280, 10/2025, p. 21-56
La réalité du travail des femmes et des hommes diffère en raison des métiers exercés, des secteurs d'activité investis et des activités de travail menées au sein d'un même secteur / métier, inégalement répartis. Les parcours professionnels dépendent aussi des activités hors travail et des attributions de rôles, déterminées socio-culturellement, avec pour conséquence des expositions différenciées aux facteurs de risque professionnels. Les caractéristiques physiques et physiologiques des femmes et des hommes conduisent également à des impacts différenciés de certains risques au travail sur leur santé. Les données de sinistralité contrastées entre hommes et femmes traduisent en partie la réalité de ces phénomènes.
Ce dossier a pour objectif d'apporter un éclairage sur ces questions, à partir des connaissances les plus récentes issues de disciplines variées. Il fait un point sur les dispositifs réglementaires existants. Il traite de la prise en compte du sexe dans les études épidémiologiques. Il revient sur les principales différences liées au sexe biologique, concernant l'appareil locomoteur ou les fonctions cardiorespiratoires et thermorégulatrices. Le sexe est aussi considéré comme une variable essentielle à intégrer au moment de l'évaluation d'un danger et de la caractérisation de la toxicité des substances chimiques au travail.
Ce dossier contient les articles suivants :
- Sexe, genre et prévention des risques professionnels (pp. 22-27) ;
- Traitement du sexe dans la réglementation française en lieu avec les conditions de travail (pp. 28-31) ;
- Prise en compte des différences entre les femmes et les hommes en épidémiologie professionnelle (pp. 32-38) ;
- Prévention des risques liés à la charge physique et aux ambiances thermiques : quelles spécificités selon le sexe ? (pp. 39-48) ;
- Évaluation des dangers des substances chimiques : des différences selon le sexe mieux comprises, mais des lacunes à combler (pp. 49-56).
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=DO%2049
LESCURIEUX, Maxime. Quelle conflictualité au travail dans les établissements durant les années de crise sanitaire ?.  Dares Focus n° 50, 10/2025, 8 pages
Durant les années 2020-2022, 68 % des établissements de plus de 10 salariés du secteur privé non agricole connaissent au moins un conflit au travail, qu’il soit collectif ou individuel. Cette part est stable par rapport à la période 2014-2016.
La conflictualité collective (grève, débrayage, pétition, etc.) concerne 11 % des établissements de plus de 10 salariés du secteur privé non agricole durant les années 2020-2022. Cette proportion diminue de 5 points par rapport à la période 2014-2016. La crise sanitaire semble plutôt contribuer à limiter l’expression de tensions et de conflits collectifs. Les revendications salariales, le climat des relations de travail et les conditions de travail sont les thèmes sur lesquels portent le plus fréquemment les conflits collectifs. Par rapport à la période 2014-2016, les années 2020-2022 sont davantage marquées par des conflits interprofessionnels, en lien notamment avec les mouvements sociaux sur les retraites.
La conflictualité individuelle concerne 67 % des établissements de plus de 10 salariés du secteur privé non agricole durant les années 2020-2022, proportion stable par rapport à la période 2014-2016.
Sur la période 2020-2022, 19 % des établissements de plus de 10 salariés connaissent au moins un recours aux prud'hommes. Ce recours diminue de 7 points relativement à la période 2014-2016. La contestation du motif d’un licenciement est, de loin, la première raison de recours invoquée, suivie de la contestation des indemnités liées à la rupture du contrat de travail.
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quelle-conflictualite-au-travail-dans-les-etablissements-durant-les-annees-de-crise
ZIZZO, Carmelo. Les déterminants de la gestion des compétences au sein des entreprises.  Céreq Working Paper, 04/2019, 16 pages
Seules un quart des entreprises du secteur privé s’engagent de manière systématique dans une démarche de gestion des compétences, avec des écarts marqués selon les secteurs d’activité. L’objectif de cette note d’analyse est de mieux comprendre quelles sont les entreprises qui s’engagent dans cette démarche, et quels facteurs peuvent contribuer à expliquer l’intensité de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au sein d’une entreprise donnée.
https://www.cereq.fr/les-determinants-de-la-gestion-des-competences-au-sein-des-entreprises
CAPGRAS, Jean-Baptiste, PESQUEUX, Yvon, BOOTZ, Jean-Philippe, et al.. 30 ans de Projectique : pour une vision projective pour nos organisations (dossier).  Projectics / Proyéctica / Projectique n° 41, 10/2025, 205 pages
Ce numéro ambitionne de penser autrement les transformations organisationnelles. Le premier exercice, confié à des chercheurs de renom, consiste à imaginer le champ de l’organisation à l’horizon 2035. Cet exercice prospectif ne se limite pas à une simple anticipation des tendances futures ; il cherche à ouvrir un dialogue sur les enjeux fondamentaux qui façonneront l’avenir des organisations. Comment intégrer les avancées de l’intelligence artificielle tout en préservant la dimension humaine du travail ? Comment repenser les structures organisationnelles pour qu’elles soient à la fois résilientes face aux crises et porteuses de sens pour les individus ? Comment conjuguer performance économique et responsabilité sociétale dans un monde de plus en plus interconnecté ? Ces questions, parmi d’autres, traversent les contributions rassemblées dans ce volume, offrant des perspectives riches et variées sur les transformations à venir.
Le second exercice propose une approche résolument originale en mêlant la prospective organisationnelle et le monde de l’art. Il ne s’agit pas de prédire les changements, mais de les penser dans toute leur complexité, en mobilisant des outils intellectuels et sensibles qui permettent d’en saisir les multiples dimensions.
https://shs.cairn.info/revue-projectics-proyectica-projectique-2025-2?lang=fr
Baromètre entreprises & formation.  MEDEF, 09/2025, 43 pages
Ce baromètre, réalisé auprès d’un large panel d’entreprises pour mieux comprendre leurs pratiques en matière de formation et en mesurer l’impact sur la performance, livre un constat sans détour : si la formation est perçue comme essentielle, elle reste trop souvent considérée comme une obligation réglementaire ou une charge financière. Pourtant, investir dans les compétences, c’est avant tout renforcer l’agilité des organisations, fidéliser les talents et stimuler l’innovation. Les résultats mettent particulièrement en évidence trois priorités : accompagner davantage les TPE-PME, simplifier l’accès aux dispositifs existants, mieux évaluer l’impact réel des formations.
https://www.medef.com/actualites/entreprises-et-formation-le-medef-publie-son-premier-barometre
Centre de recherche sur le travail et le développement, CRTD. Référentiel de dialogue professionnel sur la qualité du travail.  Conservatoire national des arts et métiers, 10/2025, 7 pages
Ce référentiel n’a qu’un but : soutenir la créativité de l’action collective, des équipes managériales ou syndicales, comme des représentants des salariés, en matière de qualité du travail, au-delà même de la question des conditions de travail. Il n’est pas conçu pour formater cette action ou la contrôler mais pour y réfléchir et l’équiper. Les participants au séminaire du Centre de Recherche sur le Travail et le Développement du CNAM de l’Automne 2024, réunis à l’initiative d’Yves Clot, ont souhaité prolonger ainsi leur engagement. Ce référentiel est donc le résultat d’un travail collectif appuyé aussi bien sur l’acquis des recherches ou interventions en psychologie du travail, en sociologie, en ergonomie, en management et en droit que sur l’expérience syndicale ou sur l’exercice de responsabilités institutionnelles. Il est fait pour que tout utilisateur potentiel puisse prendre des libertés avec lui, le transformer en instrument de sa propre action et, ce faisant, transformer aussi ce référentiel. Il en appelle sans attendre à l’exercice d’un véritable droit d’initiative dans les organisations du secteur privé et le secteur public. Ce qui vaut d’ailleurs pour les CSE ci-dessous vaut possiblement aussi pour les Comités sociaux de la Fonction publique dans son ensemble. Dans cette perspective, les auteurs de ce référentiel remercient d’avance toutes celles et ceux qui voudront bien, à l’usage, leur faire part de leurs remarques et propositions.
https://crtd.cnam.fr/formation-a-la-recherche/seminaires-de-recherche/referentiel-de-dialogue-professionnel-sur-la-qualite-du-travail-1574447.kjsp
DRONNE-CARON, Aline. La gestion différenciée des espaces verts : une écologisation des gestes professionnels.  Aract Grand Est, 23/09/2025
Pour la collectivité de Creutzwald, l'écologie devient un levier pour mieux travailler et mieux vivre ensemble. Découvrez au travers d'une intervention menée par l'Aract Grand Est comment la ville transforme une contrainte écologique en opportunité collective pour un cadre de vie plus durable et des conditions de travail plus justes.
Témoignages de :
- Stéphane Gladel, Directeur Général des Services
- Yves Selvinelli, Représentant du du personnel au CST
- Marc Baltz, Assistant de prévention
Sommaire :
00:00 Introduction
00:40 Quels sont les bénéfices d’une démarche QVCT intégrant les enjeux écologiques ?
01:22 En quoi la gestion différenciée peut-elle devenir une opportunité pour concilier écologie et amélioration des conditions de travail ?
03:00 Comment le dialogue social s'empare du lien écologie-travail ?
03:39 Pourquoi impliquer les agents dans la mise en œuvre des actions écologiques ?
05:35 Comment la gestion différenciée des espaces verts transforme-t-elle l’organisation et le contenu du travail ?
06:01 Quels effets la gestion différenciée peut-elle avoir sur la santé et les conditions de travail des agents ?
06:56 Comment les représentant du personnel abordent-ils le lien entre transition écologique et conditions de travail
07:17 Quels sont les apports d'une démarche QVCT en lien avec les enjeux écologiques ?
07:32 Quels liens existent entre santé au travail, prévention des risques et transition écologique ?
09:07 Quelles conditions réunir pour réussir à la fois la transition écologique et l’amélioration des conditions de travail ?
09:22 Conclusion
https://www.youtube.com/watch?v=tvhL5yhQXgw
DUEZ, Emmanuelle. Où sont passés nos rêves d’émancipation par le travail ? La grande désillusion.  Editions de l'Aube, 05/2025, 152 pages
Dans ce monde complexe, troublé, alors que la promesse de vivre significativement mieux grâce au travail fourni ne tient plus, alors que la valeur travail s’affaisse sous le poids des prélèvements, de l’intensification, des désillusions, on peut se demander, à quoi bon… le travail ? Comment notre rapport au travail s’est-il à ce point détérioré ? Pourquoi ne joue-t-il plus son rôle émancipateur d’antan ? Au-delà des chiffres, connus et rabâchés, cet ouvrage propose une plongée passionnante et chirurgicale dans les entrailles du travail, de l’entreprise, pour comprendre ce qui est à l’œuvre dans ce rapport contrarié au monde et à nous-mêmes. À travers un diagnostic au scalpel, un panorama de solutions concrètes et un appel ferme à l’attention des dirigeants progressistes et courageux, c’est surtout une ode à l’engagement, qui donne du relief au travail, et une ode au travail, qui donne du relief à la vie, que délivre ici avec fougue et passion
https://editionsdelaube.fr/catalogue_de_livres/ou-sont-passes-nos-reves-demancipation-par-le-travail/
ARNOUX-NICOLAS, Caroline, HAMRAOUI, Eric, PRUNIER POULMAIRE, Sophie, et al.. Le sens au travail : regards croisés en sciences humaines et sociales.  Dunod, 09/2025, 272 pages
Les enjeux de qualité de vie et de conditions de travail étant devenus prioritaires, la question du sens au travail se pose pour les travailleurs et pour les organisations. Qu’est-ce que le sens au travail ? Pourquoi travaille-t-on ? Interroger cette notion de sens au travail à l’aune de chaque domaine de spécialité scientifique est essentiel pour mieux la comprendre. C’est l’objectif de cet ouvrage interdisciplinaire, qui montre combien la notion de sens au travail peut se définir de manière plurielle, à la croisée de différentes disciplines, et comment elle peut être appréhendée sur le plan méthodologique dans chacune des disciplines concernées.

Cet ouvrage interdisciplinaire rassemble des contributions de chercheurs issues qui interrogent le sens au travail et s'attache à le définir sur le plan scientifique à l'une de leur domaine de spécialité (philosophie, psychologie, sociologie, ergonomie, management et sciences de gestion, économie, droit, ...).
https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/sens-au-travail-regards-croises-en-sciences-humaines-et-sociales
Prévenir en amont les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) : un kit pour les référentes et référents CSE et employeur.  Editions de l'Anact, 10/2025
Ce kit de prévention des violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) a été conçu pour les référentes et référents « harcèlement sexuel et agissements sexistes » désignés dans les entreprises par les membres du CSE et leur employeur. Il vise à apporter des connaissances et des outils pour agir dans l'entreprise afin d'encourager le déploiement des 3 niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire).
Conçu pour être opérationnel, le kit comporte 3 types de fiches à consulter :
- Fiche Repères pour faciliter la compréhension du sujet
- Fiche Outils pour fournir des modèles de documents pour passer à l’action
- Fiche Ressources pour orienter vers de la documentation et des ressources inspirantes.
Les fiches accompagnent les entreprises dans l'élaboration d'un plan de prévention, la définition des missions du référent VSST, la prévention des risques de VSST (prévention primaire), la reconnaissance et la détection des VSST (prévention secondaire) et la mise en place d'un dispositif de traitement des VSST (prévention tertiaire). Des ressources pour aller plus loin sont proposées dans la dernière fiche du kit.
https://www.anact.fr/kit-des-referentes-et-referents-cse-et-employeur-prevenir-les-violences-sexistes-et-sexuelles-au
WAGENER, Albin. Les récits : leviers d'action pour la transition sociale et écologique. Etude des récits emblématiques de transformation écologique et sociétale en France, entre 1980 et 2020.  Ademe, 10/2025, 258 pages
Souvent considérés comme des opérations de communication, les récits ont le vent en poupe concernant les enjeux de transition sociale et écologique. Cet intérêt vient d’une dimension anthropologique forte : toutes les sociétés humaines structurent leur rapport au monde, aux actions et aux autres à travers des récits fondamentaux.
L’enjeu de cette étude est d’effectuer un diagnostic complet et précis des récits mis en circulation autour d’initiatives emblématiques qui ont été créées en France entre 1980 et 2020, et qui ont toujours cours aujourd’hui. Cette analyse permet de comprendre comment les acteurs parlent d’eux-mêmes, comment leurs partenaires en parlent, et comment l’environnement médiatique et citoyen diffuse l’ensemble.
Cette étude inédite et à grande échelle permet de comprendre la manière dont la France s’empare des questions de transition, et comment elle se les imagine lorsqu’elle agit : en incluant tous les territoires nationaux dans leur diversité (y compris ultramarine), on y découvre les éléments sociaux et culturels fondamentaux auxquels tiennent celles et ceux qui agissent pour la transition – et quels leviers mobiliser pour agir aujourd’hui comme demain.
https://librairie.ademe.fr/societe-et-politiques-publiques/8656-10428-les-recits-leviers-d-action-pour-la-transition-sociale-et-ecologique.html#product-presentation
MURADORE, Clara, VASLIN, Yohann, REYMOND, Benjamin. Synthèse de l'index de l'égalité professionnelle dans la fonction publique territoriale, à partir des rapports sociaux uniques 2023 des collectivités.  Direction générale des collectivités locales (DGCL), 10/2025, 33 pages
En 2023, 664 collectivités étaient concernées par l'obligation de calculer l'index de l'égalité professionnelle, dont 41 qui n'ont pas validé leur RSU, rapport obligatoire à renseigner. Parmi les collectivités ayant répondu au RSU, les femmes perçoivent en moyenne moins de primes que les hommes, à filière et catégorie hiérarchique identiques. Cet écart de rémunération est en défaveur des femmes, quel que soit le statut et le type de collectivités. Les femmes ont en moyenne un taux de promotion légèrement supérieur à celui des hommes, et un peu plus de la moitié des collectivités respecte la parité parmi les dix agents les plus rémunérés. Moins d'un cinquième de ces collectivités n'atteint pas le seuil requis de 75 points de l'index, essentiellement en raison des écarts de taux de promotion. L'obligation de publier l'index n'a pas été respectée par 49 collectivités, dont 32 qui ont validé un RSU. Des écarts ont été constatés entre la note publiée et celle calculée à partir des RSU, sans aucune incidence sur l'atteinte ou non du seuil de l'index pour la grande majorité des collectivités concernées.
https://data.over-blog-kiwi.com/1/48/42/34/20251019/ob_5834c0_synthese-index-egalite-professionne.pdf
Recueil des bonnes pratiques pour un dialogue social de qualité avec le CSE. Retour d'expérience d'entreprises.  Aract Bourgogne-Franche-Comté, 10/2025, 12 pages
Ce recueil des bonnes pratiques de dialogue social avec le CSE en entreprise tire les enseignements des retours d’expérience de ces entreprises. Son objectif est de montrer les conditions de la réussite d’un dialogue social de qualité.
12 structures - 38 représentants du personnel et des directions interrogés - Entreprises de 22 à 1400 salariés - Différents secteurs d’activité (conseils, organisme de formation, agro-alimentaire, coopérative agricole, conception de logiciels, fabrication de jeux en bois, géotechnique, centre de loisirs, sanitaire et médico-social, conception et construction de centrales nucléaires) - 5 structures étaient multi-sites, avec ou sans organisations syndicales.
https://bourgogne-franche-comte.dreets.gouv.fr/NOUVEAU-Recueil-des-bonnes-pratiques-pour-un-dialogue-social-de-qualite-avec-le
DELTREIL, Guillaume, DESCATHA, Alexis. Matrices emplois expositions biomécaniques et troubles musculosquelettiques : comment modéliser au mieux les contraintes physiques par matrice dans la prédictivité des troubles musculosquelettiques.  Université d'Angers, 2023, 102 pages
Les troubles musculo-squelettiques ou TMS représentent un enjeu majeur de la santé au travail. La croissance du nombre de travailleurs touchés ces pathologies est un marqueur de l’aggravation des conditions de travail. Les matrices emplois-expositions constituent un outil permettant l’évaluation l’impact sur la relation entre ces conditions et ces troubles. L’objectif de cette thèse était d’étudier, dans une optique de vie professionnelle entière, les troubles musculo-squelettiques en se basant sur des données provenant de matrices emplois-expositions et grâce au concours d’outils statistiques. La matrice emplois-exposition CONSTANCES a été utilisée comme moyen d’évaluation des expositions pour ce travail de thèse. Elle se base sur la cohorte du même nom et regroupe des données personnelles et en lien avec le travail concernant la population générale. A travers le développement d'un outil, il a été permis de sélectionner un modèle de régression logistique mettant en relation la durée d'exposition et le niveau d'exposition avec l'apparition de la pathologie dans le cadre de l’étude des gonalgies notamment pour les hommes. Ainsi, le niveau d’exposition était le facteur le plus fortement impactant (1.34-2.81) sur la survenue des troubles bien que la durée augmentait (0.83-1.10) également les risques. Dans un second temps, il a été possible de montrer que ce même modèle devait être sélectionner également dans le cadre de l'étude des lombalgies et des douleurs sévères de main avec des résultats proches. Finalement, après la présentation d'un outil de machine learning, il a été possible d'adapter notre modèle dans le cadre de l'étude de données déséquilibrées. Ainsi, pour le canal carpien, l’impact de la durée (1.29) était plus important que dans les autres études mais c’est le niveau d’intensité (1.31) qui restait le plus déterminant. En conclusion, les matrices emplois-expositions ont permis d’obtenir une évaluation de l’impact de différents facteurs sur la survenue de plusieurs troubles et cela même dans un contexte de déséquilibre des données, même si de nombreuses autres études sont nécessaires pour pouvoir l’appliquer par les praticiens.
https://univ-angers.hal.science/tel-05316001v1
FONTAINE, Roméo, PAILHÉ, Ariane, REMILLON, Delphine. Tensions entre vie privée et vie professionnelle : qui sont les plus exposés ?.  Population et sociétés n° 637, 10/2025, 4 pages
En France, concilier emploi, parentalité ou aide à un proche est un défi pour une partie des actifs. À partir de l’enquête Familles et Employeurs*, les auteurs dressent un état des lieux des tensions ressenties entre vie privée et professionnelle et de leurs conséquences sur la santé, les perspectives d’emploi et de fécondité. Leurs résultats montrent que les femmes expriment plus souvent de la fatigue liée au travail que les hommes. Toutefois, les conditions d’emploi et les configurations familiales sont les principaux déterminants de ces tensions ressenties.
https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/tensions-entre-vie-privee-et-vie-professionnelle-qui-sont-les-plus-exposes/
https://www.ined.fr/fichier/rte/221/Popetsoc/637/637F_INED_3.pdf
BENDAVID, Romain. Voyage à travers le sens : anatomie du sens au travail.  Fondation Jean Jaurès, 10/2025, 36 pages
Bien que le contexte soit différent, les solutions permettant de répondre aux défis posés par la quête de sens au travail sont en grande partie similaires à celles consistant à réconcilier les Français avec leurs institutions représentatives : réduction du sentiment d’invisibilisation, baisse de la perception d’une reconnaissance insuffisante… Cette dernière variable est d’ailleurs un important facteur d’explication du vote. Or, le sentiment d’une perte de sens dans ces deux domaines entraîne une distanciation encore plus forte envers le système démocratique et le travail en entreprise, aboutissant à la recherche d’autres formes de mobilisation citoyenne, comme de travail. Ces deux combats, visant à se réapproprier le sens de la citoyenneté et celui de la vie au travail, peuvent donc s’inspirer l’un de l’autre. Plus largement, cette analyse a d’abord exploré le caractère protéiforme de cette notion de sens. Elle a ensuite montré que, si beaucoup de personnes vivent actuellement une crise du sens, celle-ci n’est pas nouvelle. Elle témoigne en revanche de la priorité actuelle accordée à cet enjeu. Les déceptions vécues au travail, plus ou moins intériorisées avant la crise sanitaire, sont en effet aujourd’hui beaucoup moins facilement tolérées. En définitive, une reprise en main personnelle du sens du travail que l’on exerce est nécessaire, mais pas suffisante. Convaincre les collaborateurs qu’il est possible d’atténuer leur déception à l’égard du sens de leur travail et de son éloignement par rapport à leurs missions initiales requiert une profonde évolution des mentalités. À leurs yeux, la culture de la confiance est encore peu développée dans les organisations. C’est pourquoi, sans remettre en question la dimension de leadership, mais en repensant une culture managériale souvent perçue comme rigide et très verticale, il serait opportun d’assouplir cette obsession pour le contrôle et le reporting, en encourageant au contraire à la responsabilisation de chacun.
https://www.jean-jaures.org/publication/voyage-a-travers-le-sens-anatomie-du-sens-du-travail/
Boîte à outils pour les déclinaisons opérationnels du cadre d'usage de l'IA en GRH publique.  DGAFP, 10/2025
La Dgafp a élaboré des fiches pour la mise en œuvre opérationnelle de trois volets d'un cadre d’usage de l'IA appliquée à la gestion des ressources humaines de la fonction publique : l'intégration et utilisation de l’IA, Impact de l’IA et la gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences, la formation et accompagnement des agents à l'IA.
https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/fiche-de-presentation-de-la-boite-outils-pour-la-declinaison-operationnelle-du-cadre-dusage-de-lia-en-grh-publique
Fiche Intégration et l'utilisation de l’IA en GRH publique : https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/integration-et-lutilisation-de-lia-en-grh-publique
Fiche Impact de l’IA et GPEEC : https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/impact-de-lia-et-gpeec
Fiche Accompagner et former les agents publics à l’IA : https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/accompagner-et-former-les-agents-publics-lia
MONCEL, Nathalie. Travailler mieux au temps de la transition écologique.  Presses Universitaires de France, 09/2025, p.119-136
Parler du travail au temps de la transition écologique nécessite de préciser le sens donné à cette dernière dans le cadre des politiques publiques actuelles. La transition écologique et énergétique renvoie aux transformations nécessaires pour mettre en oeuvre des mode de vie et de production luttant conjointement contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources. Mais dans quelles conditions pourra-t-elle eêtre source d'emplois et de travail décent ? Quatre défis pour mieux travailler au temps de la transition écologique sont identifiés. Les deux premiers posent les questions classiques d'attractivité des emplois et d'identification des besoins en compétences. Le troisième défi relève des questions de santé et de sécurité au travail. Le quatrième défi concerne les institutions.
https://www.puf.com/travailler-mieux
EL HAÏK-WAGNER, Nicolas. Être ou ne plus être les « petites mains » du chirurgien. L’impossible construction identitaire des infirmières de bloc opératoire.  Travail et Emploi n° 176, 10/2025, 28 pages
Le segment des infirmières de bloc opératoire (Ibode) dispose d’un moindre niveau de prestige et d’une plus faible attractivité que les infirmières anesthésistes. Ces professionnelles évoquent néanmoins leur travail en des termes passionnés et vocationnels. À l’appui d’un terrain ethnographique dans les blocs de chirurgie viscérale (adulte et pédiatrique) de deux centres hospitaliers universitaires (CHU) franciliens, cet article interroge ce hiatus entre valorisation interne et externe de l’activité, en se concentrant sur les missions exercées par les Ibode au cours des interventions chirurgicales et en réinscrivant ces dynamiques dans la rationalisation croissante de l’activité opératoire. Nous montrons que si les Ibode trouvent des espaces d’engagement actif dans leur travail et tirent des profits symboliques de la proximité aux praticiens, leur activité reste prise en étau par une double emprise chirurgicale et gestionnaire, qui contribue à son hétéronomie et perpétue leur position dominée dans l’ordre hospitalier.
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/etre-ou-ne-plus-etre-les-petites-mains-du-chirurgien-limpossible-construction
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/2b82a50ae4b94cad330b89ff7669358f/TetE-176-Art-3-El%20Ha%C3%AFk-Wagner-BAT.pdf
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/modules/custom/dares_core/images/logo-dares.svg
GRÉSELLE-ZAÏBET, Olfa. Nouveau dispositif pédagogique pour développer les compétences psychosociales des futurs spécialistes en RH.  Management & sciences sociales n° 41, 2025, p. 84-105
Dans un contexte où les nouvelles technologies s’intègrent de plus en plus dans l’enseignement supérieur et où les politiques éducatives mettent l’accent sur la collaboration, les enseignants doivent adapter leurs pratiques pour préparer les étudiants aux compétences professionnelles futures. Cet article propose un dispositif pédagogique centré sur l’autonomie, le pouvoir d’agir et l’apprentissage collaboratif pour favoriser un enseignement durable. Il examine comment un hackathon centré sur le Design Thinking peut durablement renforcer les compétences psychosociales des futurs spécialistes en ressources humaines et améliorer leurs pratiques professionnelles. Il s’appuie sur une expertise pédagogique collaborative, adopte une approche constructiviste pragmatique et une méthodologie hybride. Les premiers résultats montrent que le hackathon axé sur le Design Thinking est une méthode novatrice pour renouveler les pratiques pédagogiques et professionnelles. Il met en évidence la dynamique de l’intelligence collective (IC), qui favorise un apprentissage actif, personnalisé et varié, permettant une amélioration continue des compétences professionnelles.
https://shs.cairn.info/revue-management-et-sciences-sociales-2025-2-page-84?lang=fr
MAITRE-FERRI, Andréas, GOTER, Françoise, VERGUET, Jean-Luc. Processus d’apprentissage de la RSE dans une organisation de l’économie sociale et solidaire.  Management & sciences sociales n° 41, 2025, p. 127-141
En reprenant comme base la recherche-intervention qualimétrique entreprise dans le cadre d’une thèse CIFRE, cet article se concentre sur une notion clé : la courbe d’apprentissage. Dans le cadre spécifique de l’économie sociale et solidaire, nous recherchons effectivement à déterminer quelle a été cette courbe et quels paliers ont été atteints. Par l’analyse de l’expérience vécue à travers deux projets RSE significatifs nous avons pu mettre en exergue cinq paliers d’expérience. Ces paliers, issus d’une étude de cas longitudinale unique présentent des premiers enseignements à la fois théoriques et pratiques tant pour l’organisation concernée que pour d’autres organisations.
https://shs.cairn.info/revue-management-et-sciences-sociales-2025-2-page-127?lang=fr
COUTANT, Hadrien, KOENIG, Guillaume. Capital écologique et production matérielle. L’écologie populaire d’une petite entreprise industrielle.  Sociologie vol. 16, n° 3, 2025, p. 309-327
Cet article vise à comprendre comment peuvent s’articuler dans la stratégie et le fonctionnement d’une petite entreprise industrielle des marchés et des logiques symboliques et économiques radicalement disjointes : un espace économique et social localisé et préoccupé de pérennité économique et un espace national militant préoccupé de positionnement symbolique d’engagement écologiste. En nous fondant sur une enquête de terrain dans une petite entreprise industrielle qui fabrique des outils agroécologiques, nous défendons la thèse d’un renforcement économique qui se fait en réponse et au prix d’une marginalisation progressive dans le champ écologiste, du fait d’un déficit de capital culturel spécifique que nous appelons « capital écologique ». L’article montre d’abord la manière dont la trajectoire de l’entreprise et de son fondateur a été marquée par une cooptation sociale et économique dans le champ agroécologique, avant de se heurter aux limites de leur accumulation de capital écologique et au poids des enjeux marchands pour un entrepreneuriat populaire. Il montre ensuite de quelle manière la matérialité productive et économique est illégitime dans un champ qui pourtant valorise discursivement le rapport direct à la matière. Cela entraîne le maintien dans une position socialement dominée d’une organisation et d’un individu pour lesquels il est essentiel.
https://shs.cairn.info/revue-sociologie-2025-3-page-309?lang=fr
TITE, Thrycia. La distribution en vrac, une voie responsable et durable dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ?.  Management & sciences sociales n° 41, 2025, p. 106-126
L'intérêt pour l'adoption de pratiques durables et responsables dans les organisations s’est considérablement accru au cours des dernières années en raison des changements environnementaux et des pressions des parties prenantes. Le secteur agroalimentaire est particulièrement concerné du fait de l’épuisement des ressources et de la dégradation des conditions climatiques. Face à l’accroissement de la population mondiale, le risque de ne pas pouvoir nourrir toute la population dans l’avenir est réel alors que parallèlement les pertes et gaspillages alimentaires ne cessent d’augmenter. Aujourd’hui, il devient nécessaire de proposer et développer de nouveaux modèles pour endiguer ce phénomène.
En nous appuyant sur une étude de cas, nous mettons en évidence les enjeux et les contraintes liés au mode de distribution en vrac, à sa capacité à réduire le gaspillage alimentaire et les déchets issus de l’emballage, tout en présentant différentes formes d’innovations. Cette étude contribue à la recherche sur la durabilité et fournit également des indications sur la manière dont les innovations peuvent être réalisées dans une logique responsable et durable.
https://shs.cairn.info/revue-management-et-sciences-sociales-2025-2-page-106?lang=fr
BOISSELIER, Pauline, DEVILLE, Aude. Une analyse de trajectoire par le discours : le cas Faber.  Management & sciences sociales n° 41, 2025, p. 66-83
L'objectif de cet article est d'explorer la stratégie d'Emmanuel Faber par une analyse inductive du discours. Le cadre théorique utilisé est celui du « tone at the top ». Cette analyse est basée sur des vidéos dans lesquelles le dirigeant Emmanuel Faber développe sa vision de l'évolution de la stratégie de Danone, une évolution qui est notamment liée à sa transition vers le statut de société à mission. Les résultats soulignent que (i) l'évolution souhaitée et soutenue par un dirigeant peut persister en dehors de celui-ci, (ii) le développement des outils de gestion pour accompagner l'évolution du discours du dirigeant peut être un vecteur de réussite (ou de non-réussite). Les résultats renforcent l'idée que l'évolution des outils et du discours ne peut se faire que conjointement pour opérationnaliser les nouvelles orientations d'une organisation. Le contrôleur de gestion peut alors devenir un acteur clé de la réussite des stratégies durables.
https://shs.cairn.info/revue-management-et-sciences-sociales-2025-2-page-66?lang=fr
Les risques graves en entreprise. Enquête flash.  Syndex, 10/2025, 8 pages
Dans un contexte de stagnation du nombre d’accidents du travail, de hausse continue des maladies professionnelles et d’un nombre annuel de décès liés au travail constamment élevé, Syndex a voulu entendre les représentant·es des salarié·es sur leur perception des risques graves en entreprise, à travers une enquête flash menée du 2 au 18 septembre 2025. 775 élu·es du personnel ont répondu. Les enseignements marquants sont :
- 94 % des répondant·es estiment que les salarié·es sont exposé·es à des risques psychosociaux (RPS) et à des troubles musculosquelettiques (TMS).
- 70 % constatent une dégradation de la santé physique et mentale depuis la crise sanitaire.
- 57 % ont été confronté·es à un risque grave au cours des quatre dernières années, dont une majorité dans les grandes entreprises.
Les freins à l’action restent nombreux : méconnaissance du cadre légal, complexité du recours à l’expertise, ou encore entraves managériales.
Ces résultats illustrent la nécessité de renforcer la prévention, de soutenir les CSE dans l’analyse des situations de travail et de diffuser une culture du dialogue social autour des conditions de travail et de la santé des salarié·es.
https://www.syndex.fr/actualites/actualite/resultats-enquete-flash-les-risques-graves-en-entreprise
Baromètre Fragilités 2025.  Malakoff Humanis, 10/2025, 16 pages
Le baromètre 2025 de Malakoff Humanis révèle une forte augmentation des fragilités d’origine personnelle. La souffrance psychologique, qui concerne 21% des salariés, est en hausse de 13 points par rapport à 2020. L’isolement social (citée par 17% des personnes concernées) et les addictions (12%) affichent une hausse significative : +10 points en 5 ans. Les difficultés financières (18%) ont augmenté de 9 points.
Il n’existe pas de profil type en matière de fragilités. Elles sont cependant particulièrement observées chez les femmes, les jeunes de moins de 25 ans, les salariés de 35 à 44 ans, les salariés des secteurs du commerce et des services, et plutôt en région parisienne. Des populations qui sont davantage exposées à des conditions de travail précaires telles qu’un contrat instable, une faible rémunération ou encore des horaires contraignants.
https://newsroom.malakoffhumanis.com/actualites/barometre-fragilites-malakoff-humanis-2025-une-hausse-des-fragilites-personnelles-qui-impacte-la-vie-professionnelle-et-l-entreprise-28838-63a59.html
POIZAT, Germain, VIDAL-GOMEL, Christine, et al.. Nouveaux enjeux, nouvelles pratiques pour former au travail par la simulation (dossier).  Activités, 10/2025, en ligne
Ce dossier, dans le prolongement d’une journée organisée par la revue Activités, le 26 septembre 2024, vise à faire état des recherches portant sur la simulation et les situations de simulation en formation professionnelle et des adultes, en examinant les manières dont ces recherches problématisent aujourd’hui les questions ainsi que les avancées récentes en matière de connaissances. Il interroge également de manière constructive les pratiques de conception et de formation par la simulation, à travers le prisme des approches "orientées activité" et de leurs réseaux conceptuels. Les auteur·es proposent de porter attention à des dimensions peu explorées de l’activité en simulation quand il s’agit de former.
https://journals.openedition.org/activites/11097
GABOULAUD, Adrien, KOEHLER, Boris. Comprendre les emplois vacants, les offres non pourvues, les tensions.  Unédic, 09/2025, 9 pages
Les auteurs font le point sur plusieurs notions, parfois utilisées de manière interchangeable ou confuse : emplois vacants, offres non pourvues, difficultés de recrutement, tensions sur le marché du travail. Ces notions sont pourtant bien distinctes et livrent chacune un éclairage particulier sur la manière dont l’appariement entre offre et demande d’emploi s’effectue sur le marché du travail. Ces indicateurs sont très hétérogènes en termes de contenu. S’intéresser à leur définition précise, leur source, leur champ d’application est nécessaire afin de bien comprendre ce qu’ils indiquent, ainsi que leurs limites respectives.
https://www.unedic.org/publications/marche-du-travail-comprendre-les-emplois-vacants-les-offres-non-pourvues-les-tensions
Le Cercle de la Transformation du travail. IA et Travail. 2025, l’heure des choix.  Topics, 04/2025, 36 pages
Cette publication fait le point sur le déploiement de l’IA dans les entreprises depuis 2022. Le groupe de travail apporte des recommandations concrètes en faveur d’une intégration stratégique et collective de l’IA et pour penser la gouvernance de l’IA autour de différents axes : co-construction des usages, dialogue social technologique ouvert et itératif, formation et acculturation, expérimentation encadrée …
https://www.topicsconseil.com/news/observatoire/ia-et-travail-2025-lheure-des-choix/
https://www.topicsconseil.com/wp-content/uploads/2025/04/Rapport-2-Le-Cercle-Topics-Avril-2025-IA-et-Travail.pdf
SHETTLE, Jennifer, DELECROIX, Bertrand. La place des services de prévention et de santé au travail dans la prévention de la désinsertion professionnelle. Retours d'un atelier de recherche.  Références en santé au travail n° 183, 09/2025, p. 37-41
Le projet de recherche «'employabilité sanitaire en question et en action» (ESQA) s'est interrogé sur la prévention de la désinsertion professionnelle (PDP) à travers les mécanismes de survenance des décrochages professionnels, les modalités possibles de la PDP, les outils de la «cellule PDP», disponibles au sein des services de prévention et de santé au travail (SPST), le rendez-vous de liaison et les obligations de sécurité de l'employeur au travers des liens entre la PDP et la prévention des risques professionnels.
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TM%2086
DANO, Corinne, HACHE, Philippe. Usage des substances psychoactives : prévention en milieu professionnel. Recommandations de bonne pratique. Juin 2025.  Références en santé au travail n° 183, 09/2025, p. 43-57
Cette synthèse des recommandations de bonne pratique élaborées sous label de la Haute Autorité de santé (HAS) apporte des connaissances sur la prévention des usages des substances psychoactives (SPA) en milieu de travail.
Elles ont pour vocation d'apporter aux acteurs des services de prévention et de santé au travail (SPST) des outils, des procédures en matière de prévention collective et d'améliorer le repérage et la prise en charge des consommations de SPA.
https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TM%2087