Violences sexistes et sexuelles : agir sur le travail (dossier)
11/2025
Le monde du travail reste un terreau tristement fertile pour les agissements sexistes et les violences sexuelles. Il continue d’entretenir une répartition sexuée des tâches et une dévalorisation des métiers à prédominance féminine. Il cautionne des structures hiérarchiques qui maintiennent les femmes dans des positions subalternes. Il s’abstient de réguler les manifestations du sexisme au quotidien, tolère l’impunité des agresseurs et se nourrit du déni. Et pourtant, ces violences sont couramment perçues et présentées comme le produit de relations interpersonnelles ou l’expression isolée de comportements inappropriés. Une clé de lecture qui paraît un peu courte.
Le phénomène est maintenant bien documenté : les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) sont souvent favorisées par certains environnements, organisations ou conditions de travail, comme l’a montré l’Anact.
C’est d’ailleurs par ce prisme que les représentants du personnel peuvent s’emparer du sujet. Là où l’entreprise ne se préoccupe de ces violences qu’à l’occasion du traitement d’une alerte ou d’un signalement de harcèlement, il appartient aux élus, et en particulier aux référents harcèlement sexuel et agissements sexistes, de se former à cette question, mais également de demander à l’inscrire à l’agenda social des instances. Avec un objectif : passer d’une approche individuelle et comportementale à une démarche collective et organisationnelle. Pour que la prévention des VSST ne reste pas un angle mort de la santé et de la sécurité des salariés.