Que permettent de voir les recherches portant sur la modernisation des entreprises publiques ? En quoi ces dernières se distinguent-elles de l'État et que nous apporte un regard croisé sur les mutations passées et en cours dans ces organisations ?
S'appuyant sur trois enquêtes, à La Poste, à la SNCF et à EDF, ce numéro s'intéresse aux formes que prennent les processus de modernisation et à leurs effets sur les agents concernés. Les articles de ce dossier l'analysent comme un processus variable dans le temps, porté par des acteurs différents et adoptant des formes plurielles selon les configurations organisationnelles et les contextes économiques. Ils étudient respectivement l'acceptation des activités bancaires comme stratégie partagée de modernisation et leur nécessaire réappropriation par les agents de La Poste (Nadège Vezinat) ; les évolutions de carrière des cadres et l'érosion du marché interne de la SNCF (Alex Alber); le rôle des dispositifs managériaux de formation, longtemps associés aux sciences sociales à EDF dans la conversion des encadrants (Emmanuel Martin). Articulant modernisation, modernisateurs et modernisés, les auteurs donnent à voir les influences extérieures dans les processus de modernisation, les transformations des rapports sociaux dans les entreprises publiques, et l'écart entre la manière dont sont pensés ces processus et celle dont ils s'appliquent.
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