Les restructurations, telles qu’elles se pratiquent en Europe, provoquent souvent l’inverse de l’effet recherché. C’est du moins ce qu’affirment Thomas Kieselbach et Deborah Jeske, membres de l’institut de recherche en psychologie du travail et auteurs d’un rapport du projet MIRE. Lancé par le Fonds Social Européen, le projet, mené dans cinq pays (Belgique, France, Allemagne, Suède et Royaume-Uni) en collaboration avec plusieurs centres de recherche européens, cherche à ouvrir de nouvelles perspectives dans l’organisation des restructurations d’entreprise. Les chercheurs se sont penchés sur la question de la santé des employés qui subissent des restructurations. Ils évaluent les économies en masse salariale en regard des coûts en dépense de santé que les restructurations entraînent, et mettent en avant qu’il y a de bonnes raisons financières pour réformer la manière dont elles sont mises en œuvre. Il faut reconsidérer la restructuration de manière dynamique l'étape d'un processus se déroulant sur le long terme et non pas de le voir comme un accident imprévu qui entraîne une crise du management. Il s'agit également de prendre en considération, en amont, la santé des salariés dans le cadre d'une restructuration.