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La qualité : un levier d’action pour préserver la santé au travail

Article
Contient : pp. 68-69 ; numéro 139

Dans cet ouvrage, Jean-Yves Bonnefond, clinicien de l’activité, rend compte d’une intervention menée à l’usine Renault de Flins entre 2011 et 2016 par l’équipe de psychologie du travail et clinique de l’activité du CNAM. A cette occasion, fut négociée et « expérimentée une institution du dialogue sur la qualité du travail dans l’entreprise, entre direction, organisations syndicales et opérationnels, afin de tester des transformations organisationnelles favorables à la santé et à la performance » (Bonnefond, 2019, p. 20). Cette expérimentation s’inscrit dans le droit fil des travaux antérieurs menés par cette équipe de recherche (qui fut longtemps dirigée par Yves Clot). L’expérience clinique et scientifique acquise par les cliniciens de l’activité montre en effet que la plupart des problèmes de santé au travail ont leur origine dans des problèmes de qualité, les salariés étant fréquemment « empêchés » de réaliser un travail de qualité, et donc de se reconnaître dans ce qu’ils font. Cette situation est due au fait que les organisations ont souvent une idée arrêtée de la qualité et qu’elles tendent à refouler les débats et les controverses au sujet de celle-ci, alors même qu’il s’agit d’une question éminemment discutable… Lever ce refoulement et instaurer une « coopération conflictuelle » entre les différents protagonistes autour des critères de qualité, en vue de construire des compromis satisfaisants, fut donc la tâche essentielle de l’équipe de recherche dans le cas de l’usine Renault de Flins…