
CODIR : la parité est aussi l’affaire des hommes (dossier)
14/03/2021
Pour que les femmes jouent pleinement leur rôle dans le monde du travail, les hommes, majoritaires aux commandes dans les entreprises, doivent être convaincus de l’intérêt de partager le pouvoir. Selon la consultation menée par l’Anact au début de la crise sanitaire, plus de la moitié des femmes pratiquaient le télétravail pour la première fois. Elles ont été plus nombreuses que les hommes à ne pas disposer d’un espace de travail dédié chez elles et des outils numériques adaptés. Elles ont majoritairement pris en charge les tâches liées aux soins des enfants privés d’école. « On peut parler, surtout dans des postes disposant de peu d’autonomie, comme des secrétaires, d’un travail empêché », résume Florence Chappert, chargée de mission à l'ANACT.
L’enseignante et chercheuse Séverine Lemière, membre du Haut conseil à l’égalité, et engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, détaille les obstacles qui subsistent encore dans le monde du travail en matière d’égalité hommes-femmes. Les pratiques d’égalité professionnelle ont surtout eu pour objectif d’augmenter la mixité des métiers. Dans cette logique, les entreprises ont mis l’accent sur la féminisation des cadres, 40 % d’entre eux étant désormais des femmes. Les entreprises ont commencé à s’emparer de la question des violences conjugales. Si ce sujet semble en dehors de la sphère professionnelle, ces violences ont un impact sur le travail – absences, retards, baisse de concentration et de productivité.
Le premier pas pour venir à bout du sexisme en entreprise pourrait bien être de faire en sorte que managers et collaborateurs se questionnent individuellement sur l’emploi de certaines expressions et le message qu’elles envoient. C’est le pari de Frédéric Cloteaux, directeur de Vivre FM.