1 /  1
Vignette document Accompagner une entreprise dans l’amélioration des conditions de travail des salariés en horaires postés

Accompagner une entreprise dans l’amélioration des conditions de travail des salariés en horaires postés

Article
Contient : p. 639-645 ; volume 79, numéro 5

Introduction. Dans le cadre de l’allongement des carrières et de la mise en place du compte prévention pénibilité, une entreprise a sollicité le service de santé au travail afin d’évaluer l’impact du travail posté en 5×8h, et de proposer des pistes d’amélioration.
Matériel et méthode
Une étude bibliographique a été réalisée afin de déterminer les conséquences sur la santé du travail posté. Dans un second temps, une étude rétrospective et prospective de recueil de données sur dix ans concernant l’hygiène de vie des salariés, et son analyse statistique a été menée.
Résultats. La désynchronisation du rythme circadien imposé par le travail posté alternant est à l’origine d’effets directs ou indirects sur la santé. Ainsi étaient majorés les troubles du sommeil et de la vigilance, le risque de syndrome métabolique, les atteintes psycho-comportementales, les troubles digestifs, et enfin la majoration des accidents de travail. Dans notre population de 97 salariés, plus de la moitié des salariés en horaires postés étaient en surpoids et 44 % d’entre eux n’avaient pas d’activité physique régulière. Il y avait 87,2 % de salariés présentant des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui étaient en horaires postés, tout comme 92 % des fumeurs de l’entreprise.
Discussion. Une démarche d’éducation à la nutrition et une prise de conscience concernant une bonne hygiène de vie sont indispensables pour les salariés en horaires postés. La mise en place d’actions visant à promouvoir l’activité physique adaptée en entreprise, telles qu’étirements ou échauffements avant la prise de poste, sport collectif, participations financières, ou aménagement des horaires de travail, pourraient limiter les TMS.
Conclusion. Les résultats ont été présentés au cours d’un CHSCT extraordinaire, puis des réunions d’information auprès des salariés seront réalisées, par petits groupes. Une auto-évaluation sur la qualité de vie serait faite à ce moment, et une réévaluation sera prévue à 12 mois afin d’en mesurer les effets.