
Des femmes travaillent encore dans de moins bonnes conditions que les hommes et gagnent de moindres rémunérations. Elles sont davantage employées à temps partiel, souvent involontaire, et de plus en plus exposées à des horaires de travail atypiques : travail de nuit, le dimanche, horaires irréguliers. Surreprésentées dans les métiers dévalorisés tels que le travail du care, elles continuent d’assurer la majeure partie du travail non rémunéré.
Les risques professionnels qu’elles courent spécifiquement sont encore sous-estimés et donnent lieu à une moindre reconnaissance et à un moindre dédommagement de leurs maladies professionnelles.
Dans ce dossier, Karen Messing appuie la nécessité d’intégrer une approche genrée dans la recherche sur la santé au travail, un constat enrichi à la lumière du contexte belge par Laurent Vogel. La sociologue Maud Simonet et la socioéconomiste Florence Degavre rendent compte du travail invisible qui incombe très largement aux femmes à travers les notions clés de travail domestique et de care portées par les mouvements féministes et illustrées par les contributions d’Aurélie Leroy et d’Elisa Munoz Gomez. S'ensuit un focus sur le tabou des menstruations et le travail prostitutionnel à travers les articles d’Eloïse Malcourant et de Marinette Mormont. À partir de la rencontre d’une ancienne directrice d’une entreprise de titres-services et de permanents syndicaux agissant dans ce secteur et dans celui du travail domestique, le dossier éclaire les luttes actuelles qui visent à améliorer la santé et la sécurité au travail des femmes et à faire reconnaitre la pénibilité des emplois qu’elles exercent majoritairement.