
Les expositions à des conditions de travail pénibles sont-elles compensées monétairement ? Une analyse dans le cas de la France entre 1991 et 2019
11/2024
La crise sanitaire a mis en lumière les problèmes de pénibilité des métiers des « premières et deuxièmes lignes ». Un problème d’attractivité est apparu pour plusieurs métiers et secteurs d’activités.
Les difficultés de recrutement que rencontrent certains métiers posent la question du rôle des conditions de travail. Selon la théorie économique des compensations, la pénibilité doit être valorisée dans l’équation salariale pour garantir l’attractivité et le maintien en emploi. À partir des enquêtes françaises sur les conditions de travail, la relation entre l’exposition à des facteurs de pénibilité et le salaire est examinée sur une période de 30 ans (1991-2019). Les résultats indiquent que l’exposition aux contraintes physiques et à un manque d’autonomie est associée à des salaires plus faibles (malus salarial). L’intensité du travail ou des contraintes horaires ne montrent pas de lien avec les salaires. Les corrélations positives (bonus salariaux) sont rares et correspondent à des situations de travail facilement identifiables : horaires alternés, rythmes imposés par des contraintes techniques. Enfin, les malus salariaux sont fréquents, et en général plus importants pour les hommes, pour les cadres et professions intermédiaires ou encore parmi les hauts salaires.
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