Cet article vise à traiter de l’origine des pratiques de ritualisation considérées comme des leviers de socialisation dans les brigades des restaurants gastronomiques. Leurs usages engendrent généralement un management directif. L’objectif de ce travail est de comprendre le fondement de celles-ci et d’ouvrir le débat sur la manière de les faire évoluer afin de préserver de manière concomitante la renommée de la gastronomie et maintenir l’attractivité du métier. Pour ce, nous mobiliserons un cadre théorique sur la socialisation par les rites et traiterons de leurs origines. Cette recherche s’appuie sur une démarche qualitative explicative à partir d’entretiens d’expériences de vie et d’observations participantes. Les résultats sont présentés à travers deux visions, celle des chefs et celle des membres de brigades. Ils révèlent la persistance des pratiques professionnelles codifiées et hiérarchisées, l’acceptation élevée des pratiques rituelles, parfois hostiles, pour prétendre à exercer un métier de passion. Enfin, on constate que leur maintien se justifie à la fois pour perpétuer le prestige des établissements et répondre aux pressions financières.