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Vignette document Ne pas se sentir capable de faire le même travail 2 ans plus tard, du fait de son état de santé, diffère selon les conditions de travail

Ne pas se sentir capable de faire le même travail 2 ans plus tard, du fait de son état de santé, diffère selon les conditions de travail

Article
Contient : p. ; vol. 86, n° 4

Contexte. Une des façons de repérer précocement les salariés à risque de décrochage professionnel à moyen terme est de leur demander s’ils pensent que leur état de santé leur permettrait d’effectuer, dans 2 ans, le même travail qu’actuellement – notion nommée par la suite « capabilité perçue de travail ». L’objectif principal de cette étude était d’identifier les conditions de travail associées avec la capabilité perçue de travail, l’objectif secondaire, de valider les liens entre la santé perçue des salariés et la capabilité perçue de travail.
Méthodes. Les données pondérées de l’échantillon national 2022–2023 de l’observatoire Evrest ont été mobilisées pour ce travail. Seuls les salariés de 45 ans et plus ont été inclus dans l’étude. Des modèles de régression logistique uni-, puis multivariés ont été utilisés pour étudier les liens entre capabilité perçue de travail et conditions de travail, d’une part, santé perçue, d’autre part.
Résultats. À la question sur la capabilité perçue de travail 2 ans plus tard, parmi les 4173 salariés de 45 ans et plus, 4,6 % avaient répondu « non, sans doute pas », 19,8 % « ce n’est pas sûr » et 75,6 % « oui, c’est à peu près certain ». Les contraintes physiques, l’intensité du travail, le manque de ressources psychosociales et la pression psychologique étaient significativement liées à la capabilité perçue de travail. La présence de plaintes ou symptômes qui gênent dans le travail concernant les problèmes ostéoarticulaires au niveau des membres inférieurs, des vertèbres dorsolombaires, l’anxiété, la fatigue et la lassitude, les troubles auditifs et les troubles digestifs, étaient significativement associées à un doute sur la capabilité perçue de travail 2 ans plus tard.
Conclusion. Le décrochage professionnel pourrait être limité en poursuivant l’amélioration de certaines conditions de travail particulièrement sélectives chez les salariés ayant des problèmes de santé.