
L’enquête Formation Employeur : un éclairage inédit sur les très petites entreprises
09/2025
Les très petites entreprises (TPE), qui emploient 23% des salariés, restent largement invisibles dans les statistiques relatives à la formation professionnelle continue. Et leurs pratiques en matière de formation sont donc encore mal connues. À partir des données récentes de l’Enquête Formation Employeur (EFE), cette étude met en évidence des différences marquées de recours à la formation selon la taille, le secteur et la structuration interne des TPE. Les entreprises employant moins de 50 salariés rencontrent souvent davantage de difficultés pour organiser ou financer des actions de formation. En 2021, 25% des TPE ont formé au moins un de leurs salariés via des cours ou stages. Les entreprises de 10 à 49 salariés sont 62% dans ce cas, jusqu’à 97% à partir de 250 salariés. Autrement dit le recours à la formation continue augmente avec le nombre salariés.
Les TPE de la finance et l’assurance et de l’immobilier présentent un recours à la formation important (respectivement 43% et 35% des entreprises sont formatrices par cours et stages), et un taux élevé d’accès à la formation de leurs salariés (respectivement 36% et 32% des salariés sont formés en cours et stages). A contrario, les TPE de l’agriculture et de l’hébergement et la restauration ont un recours à la formation plutôt limité (respectivement 18% et 14% des entreprises) et de fait un taux très faible d’accès à la formation de leurs salariés (respectivement 11% et 9%).
Comme pour les entreprises de plus grande taille, la formation vise avant tout l’adaptation au poste de travail (56% des TPE formatrices tous types de formation confondus), mais répond aussi souvent à des obligations réglementaires (33% des TPE formatrices). C’est notamment le cas dans le secteur des transports (61 %), très réglementé (permis poids lourd, CACES, etc.). On retrouve également les secteurs de l’immobilier, et de la finance et l’assurance (45% et 48%) dont l’activité est elle aussi très normée, et celui de l’hébergement et la restauration (41%), soumis à d’importantes règles en matière d’hygiène et sécurité. Étant donné l’environnement de travail des salariés du secteur de la construction, les formations visant à garantir leur sécurité et leur santé représentent une part importante de l’effort de formation des entreprises : le taux moyen d’heures de cours et stages consacrées aux formations obligatoires est ainsi nettement supérieur à la moyenne des TPE formatrices (35% contre 23% en moyenne).
L'étude s’intéresse également aux leviers et dispositifs spécifiques susceptibles de répondre aux problématiques propres aux TPE.
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