Les ressources humaines sont au centre de nombreuses questions induites par la mutation numérique. Elle impacte à la fois l'organisation, le management, le contrat et le rapport au travail, la culture d'entreprise mais aussi les métiers et les compétences et touche ainsi, l'ensemble des acteurs de l'entreprise. La mise en œuvre et l'accompagnement des transformations relève de la responsabilité de la direction générale et des managers. Dans ce contexte, C. Dejoux leur attribue quatre compétences essentielles : être curieux et aimer apprendre ; savoir être efficace dans sa gestion de l'information ; comprendre l'enjeu des data pour son métier et son activité ; valoriser le travail collaboratif. Le numérique offre l'occasion aux RH d'accompagner la modernisation du dialogue social. Or encore trop peu d'entreprises accordent la possibilité aux organisations syndicales d'avoir une place sur leur intranet. Il en est de même pour l'usage des réseaux sociaux. La parole syndicale s'exprime, de ce fait, sur des sites internet, des blogs ou des réseaux sociaux extérieurs à l'entreprise. On peut alors s'interroger sur les effets de cette externalisation du dialogue social. En réaction, les principales organisations syndicales sont en train de se professionnaliser sur ces nouveaux usages afin de mettre en place de véritables stratégies digitales. Les RH ont ici une place à prendre. On cite les expériences réussies de Alcatel-Lucent et Microsoft dans ce domaine. Le numérique bouleverse également les métiers de la formation. L'accès aux données est facilité. Le rapport au savoir est rendu autonome. La présentation des contenus est attractive. Les professionnels de la formation sont alors plutôt appelés à valoriser des contenus issus de l'expérience humaine, du récit, du dialogue. De plus, le « digital learning » renforce de façon significative l'efficacité pédagogique de la formation. Il permet de gagner du temps et de réaliser des économies. Les systèmes d'informations permettent, de leur côté, de récolter une multitude d'informations qui constituent la base des reportings qui sont devenus une activité centrale du manager. Celui-ci apporte une vraie valeur ajoutée dans l'analyse des données au regard du turn-over ou des arrêts de travail par exemple. L'appropriation du numérique s'avère donc permanente, elle couvre à la fois l'ensemble des activités, les modifie chacune en profondeur, remobilisant ainsi tous les acteurs de l'entreprise.