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Vignette document L'épargne salariale : entre transfert des risques et stabilisation du capital. Examen à partir d'un groupe français de matériaux de construction

L'épargne salariale : entre transfert des risques et stabilisation du capital. Examen à partir d'un groupe français de matériaux de construction

Rapport
Contient : 54 pages

Pourquoi les entreprises développent-elles l’épargne salariale ? Un des arguments le plus
couramment évoqué est la protection des firmes face à la montée en puissance des
investisseurs institutionnels internationaux dans le capital des firmes. Une autre justification,
nous semble-t-il, trouve son origine dans la volonté de reporter une partie des risques de
l’entreprise vers le salarié, via un mode de rémunération approprié. Partant d’une analyse des
déterminants et des enjeux de la diffusion des mécanismes de partage du profit et du plan
d’épargne-groupe au sein de Saint-Gobain, nous développons un modèle de principal-agent
afin de saisir les modalités optimales de construction d’un tel contrat. En effet, dans quelles
conditions l’épargne collective permet-elle à la firme de concilier les objectifs de stabilisation
d’une partie de l’actionnariat et de report partiel des risques sur les salariés ? Afin d’apporter
quelques éléments de réponse, l’analyse se focalise d’abord sur les enjeux de la mise en
œuvre d’un des mécanismes constitutifs de l’épargne salariale : le partage du profit. Pour
étayer notre hypothèse de recherche, la modélisation repose sur la comparaison de deux
contrats incitatifs ; l’un, servant de benchmark, reliant le salaire à la valeur du résultat, l’autre
fondé sur le partage des bénéfices. Si notre modèle met en lumière la préférence du principal
pour le partage du profit, la perte d’utilité espérée subie par l’agent conduit ce dernier à
refuser systématiquement un tel contrat. Par ailleurs, dans une situation de non vérifiabilité et
d’inobservabilité du choc par l’agent, rien ne le garantit contre une utilisation stratégique, de
la part du principal, de l’asymétrie d’information. Dans ce contexte, le plan d’épargne-
entreprise, permettant par ailleurs la stabilisation du capital de la firme, constitue une
solution aux problèmes de non convergence des intérêts et de confiance. Nous montrons en
effet que l’excédent de profit généré par le partage du profit, relativement à un contrat
classique, permet de financer la mise en œuvre d’un plan d’épargne collective. Parallèlement,
la promotion de l’actionnariat salarié autorise le soutien de l’agent envers le principal, face à
la pression des acteurs financiers, et donc la mise en œuvre du partage du profit.

Contient :
54 pages
Langue :
français
Notes :
Date de parution : 2007-04-01