
Pratiques et représentations associées au télétravail en Europe
01/2022
Réalisée auprès des populations actives exerçant une activité professionnelle en France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni en septembre 2021, cette enquête met en perspective les pratiques et représentations associées au télétravail en France, mieux connues depuis le début de la crise sanitaire, avec celles de ses voisins dont, à l’inverse, peu d’informations remontent. Le télétravail fait aujourd’hui partie du quotidien d’une proportion non négligeable des populations actives des cinq pays comparés. C’est en Allemagne et en Italie que cette modalité y est le plus pratiquée par une majorité d’actifs (respectivement 61% et 56%). Cet étiage atteint 50% au Royaume-Uni tandis qu’il devient minoritaire en Espagne (43%) et surtout en France (34%).
Dans les cinq pays, les catégories supérieures ont naturellement, au vu de leur activité, davantage accès au télétravail que les catégories populaires. Et c’est en France que le clivage est le plus fort. "Alors que l’écart entre les deux catégories est de 8 points en Italie, pays où l’accès au télétravail est donc le plus homogène socialement, avec des taux hebdomadaires qui concernent 56 % des CSP+ et 48 % des CSP-, il atteint 39 points en France (56% des CSP+ et 17% des CSP-).
À l’inverse, la France se distingue par une plus grande homogénéité de pratique selon l’âge. 31% des moins de 35 ans travaillent à distance au moins une fois par semaine contre 28% des 50 ans et plus. Cette différence est plus forte ailleurs, et particulièrement au Royaume-Uni, où 58% des moins de 35 ans y ont recours au moins une fois par semaine contre 31% des 50 ans et plus, soit une différence de 27 points.
L’aspiration au télétravail est fortement affirmée par les actifs en poste des différents pays étudiés. Invités à répondre au nombre de jours souhaité dans l’idéal, les interviewés des cinq pays répondent massivement qu’ils souhaiteraient le pratiquer au moins une journée par semaine : 80% en Espagne (+44 points par rapport à la pratique réelle), 74% en Italie (+24 points), 62% au Royaume-Uni (+20 points), 69% en Allemagne (+18 points) et en France (+40 points).
Il ressort de la comparaison entre fréquence idéale et fréquence réelle de télétravail que "les frustrations sont surtout exacerbées en France et en Espagne avec des différentiels moyens respectifs de 0,9 et 1,3 jour. En Italie, l’écart n’est que de 0,5 jour entre la fréquence réelle et la fréquence désirée, tandis qu’au Royaume-Uni et en Allemagne, il est de 0,4 jour", précise l’étude.
La fréquence moyenne idéale de télétravail souhaité oscille ainsi entre 1,8 jour par semaine en France et 2,7 en Espagne. Elle est de 2 jours par semaine au Royaume-Uni, 2,2 jours en Allemagne et 2,4 jours en Italie.