
Cet article vise à identifier la nature du management des corps des salariés dans le cadre du travail "post taylorien". Malgré un travail qui devient de plus en plus abstrait, l’organisation spatiale des corps comme la focalisation sur le bien-être corporel occupent, dans le management moderne, une place importante, qui peut paraître intrigante. On fait ici l’hypothèse qu’il s’agit de modeler l’identité et les représentations des cadres, ingénieurs, experts, en leur faisant prendre conscience qu’ils sont des salariés subordonnés comme les autres, par une gestion de leur inscription spatiale qui les renvoie à l’image de forces de travail contrôlées. Si le taylorisme visait à rapprocher l’homme de l’état de machine, le management moderne utilise les corps comme vecteurs de disciplinarisation, pour y incorporer en même temps qu’une identité de subordonné, un vécu individuel composé d’aspirations narcissique et de satisfactions liées non pas tant au respect de la professionnalité mais qu’à une bienveillante prise en charge du bien-être.
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