Ça se passe comme ça chez McDonald's ?

L’équipe de l’émission Cash investigation diffusée par France 2 a enquêté sur la face cachée du plus grand employeur de France McDonald’s, avec plus de 75 000 salariés dont 40 % d’étudiants. Le géant américain reste l’enseigne privilégiée des jeunes pour entrer sur le marché du travail. Mais pour ceux qui restent malgré le turnover, il est difficile d’échapper aux conséquences d’un management par la pression et à celles liées à une cadence de travail soutenue.

La flexibilité des employés reste le maître-mot des recruteurs qui n’hésitent pas à contourner les conventions collectives pour assurer un roulement d’équipe efficace dans un objectif de productivité et de rentabilité financière. Les employés, toujours embauchés à mi-temps, vivent en grande partie sous le seuil de pauvreté puisqu’ils peuvent rarement cumuler deux emplois ou augmenter leur durée de temps de travail. Dans une optique de rendement croissant, les équipes sont confrontées à un rythme de travail calculé à la minute et dicté par des « timers » bruyants.

Les employés, appelés « équipiers » ne disposent pas de syndicats et évoluent dans un environnement où le dialogue social est inexistant. Pour 9 employés sur 10, les employeurs sont des franchises de McDonald’s France, ce qui leur permet notamment d’éviter toute optimisation sociale, dont la prime de participation.

En cuisine, l’épuisement physique et mental s’est aggravé depuis la mise en place du système « Full restaurant ». Avec l’installation de bornes de commandes et du recours aux plateformes numériques comme Uber, la charge de travail a considérablement augmenté, le nombre de commandes étant souvent supérieur à l’offre de service. Le travail à la chaîne a de graves conséquences sur la santé des employés, qui sont rapidement sujets à des douleurs physiques et une perte de mobilité en raison de ports de charges répétés et de postes de travail inadaptés.

La référence bibliographique